Nous publions une déclaration internationale,
lancée par des militants internationalistes russes, ukrainiens et moldaves.
Nous ne pouvons toutefois pas éviter de souligner ses aspects quelque peu
confus ainsi que le manque de perspective à l’adresse de la classe ouvrière : «
pas de guerre entre les peuples », hélas, la notion de peuple nie l’existence
des classes et donc des intérêts qui les divisent, ce qui ajoute de la
confusion sur les enjeux capitalistes des guerres. Quant à la : « Guerre à la
guerre », cela sous-entend que l’on pourrait chasser la guerre par « la paix
des braves », ce à quoi nous opposons la guerre de classe.
La « guerre à la guerre » n’est que
mots creux, si nous n’appelons pas la classe ouvrière à lutter pour ses
intérêts de classe internationale. La résistance dont nous parlent ses camarades n’est rien d’autre que la continuité de
notre esclavage soit en continuant à suer de la plus-value soit en servant de
chair à canon par l’embrigadement d’une partie de notre classe dans la barbarie
capitaliste.
La guerre, c’est d’abord, la diffusion des
poisons nationalistes, chauvins, racistes, théocratistes, mondialement
distillés pour fabriquer les va-t-en- guerre de demain, c’est un
préalable répandu par toutes les bourgeoisies du monde pour réaliser leurs funestes
projets barbares, la guerre.
C’est pourquoi nous criions, nous prolétaires,
que nous n’avons pas de patrie, pas de nations, nous ne sommes pas un “peuple“,
nous sommes une classe exploitée par un seul et même ennemi la bourgeoisie et
son système qui nous opprime et nous affame, pour devenir lors de leurs
frasques de la chaire à canon. Les guerres comme les crises sont endogènes,
inhérentes au fonctionnement du capitalisme, c’est pourquoi il est impossible
de supprimer les guerres sans supprimer les antagonismes de classes et sans
instaurer le communisme.
Le devoir des révolutionnaires est de montrer que
les intérêts qui divisent actuellement les belligérants impérialistes russes et
d’un côté contre les capitalistes ukrainiens de l’autre, sont moins importants
que ce qui les unit dans leurs survies de capitalistes. Ce que les capitalistes
doivent craindre le plus c’est l’unité prolétarienne contre leurs pouvoirs,
c’est là que les révolutionnaires doivent intervenir, en s’adressant en premier
lieu à leurs frères de classes, qu’ils soient ukrainiens, russes ou criméens au
reste du monde.
Notre activité doit être partout la même,
mettre en avant par-delà les frontières, la seule perspective qui s’offre à
nous, en affirmant haut et fort que les moyens existent de supprimer tout ce
qui nous rend misérables, mettre fin à toute cette barbarie par la construction
d’un nouvel ordre le « socialisme mondial », il n’y a pas d’autre issu possible
que la déstructuration totale de cette société mortifère que la révolution
sociale.
Anke#
KRAS-AIT (Confédération Révolutionnaire
Anarcho-Syndicaliste, Russie)
Guerre
à la guerre !
Pas une goutte de sang pour la "nation" !
La
lutte de pouvoir entre les clans de l’oligarchie en Ukraine menace de se
transformer en conflit international armé. Le capitalisme russe tente
d’utiliser la redistribution du pouvoir au sein de l’État ukrainien pour mettre
en œuvre ses vieilles aspirations impériales et expansionnistes en Crimée et en
Ukraine orientale, régions où il a d’importants intérêts économiques,
financiers et politiques.
Dans
le contexte de la prochaine crise imminente en Russie, le régime tente
d’attiser le nationalisme russe afin de détourner l’attention de l’aggravation
des problèmes socio-économiques des travailleurs : salaires et pensions de
misère, démantèlement des soins accessibles, de l’éducation et d’autres
services sociaux. Dans la tempête d’une rhétorique nationaliste et agressive,
il est plus facile d’instaurer un État autoritaire et corporatiste basé sur des
valeurs réactionnaires et des politiques répressives.
En
Ukraine, la crise politique et économique aiguë a conduit à exaspérer la
confrontation entre les "nouveaux" et "vieux" clans
oligarchiques, et a pour la première fois utilisée des formations
ultra-nationalistes et ultra-droitières pour réaliser un coup d'État à Kiev.
L’élite politique de Crimée et d’Ukraine orientale n’a pas l’intention de
partager son pouvoir et ses propriétés avec les nouveaux dirigeants de Kiev et
se tourne vers le gouvernement russe pour avoir de l’aide. Des deux côtés, on a
recours à l’hystérie nationaliste, respectivement ukrainien et russe. Il y a
des affrontements armés et effusion de sang. Les puissances occidentales ont
leurs propres intérêts et leurs propres aspirations, et leur intervention dans
le conflit pourrait mener à une troisième guerre mondiale.
Ces
messieurs des différentes cliques belligérantes nous poussent, comme d’habitude,
nous les gens ordinaires, les travailleurs salariés, les chômeurs, les
étudiants, les retraités…, à nous battre pour leurs intérêts. Ils veulent nous
saouler avec leur drogue nationaliste, nous pousser les uns contre les autres,
nous faire oublier nos réels besoins et intérêts : que nous n’avons que
faire de leurs "nations", alors que nous avons à régler d’autres
problèmes urgents et vitaux : comment joindre les deux bouts dans ce
système qu’ils ont instauré pour nous opprimer et nous réduire en esclavage.
Nous
ne succomberons pas à l’intoxication nationaliste ! Qu’ils aillent en
enfer avec leurs États et "nations", leurs drapeaux et leurs
discours ! Ce n’est pas notre guerre et nous ne devons pas y participer et
payer avec notre sang leurs palais, leurs comptes en banque et leurs plaisirs
de s’asseoir dans les confortables fauteuils du pouvoir. Et si les messieurs de
Moscou, Kiev, Lvov, Kharkov, Donetsk et Simferopol commence cette guerre, notre
devoir est d’y résister par tous les moyens ! Pas de guerre entre les
peuples – pas de paix entre les classes !
KRAS-AIT
(Confédération Révolutionnaire Anarcho-Syndicaliste, Russie),
Fédération
Anarchiste de Moldavie (Moldavie),
Fraction
Socialisme Révolutionnaire (Ukraine),
Internationalistes
d’Ukraine, de Russie, de Lituanie, d’Israël et de Moldavie.
Cette
déclaration a été soutenue par :
Alliance
de la Solidarité des travailleurs (Amérique du Nord)
Des
Internationalistes américains
Initiative
Anarcho-syndicaliste de Roumanie
Des
libertaires de Barcelone
La gauche communiste et les internationalistes d’Équateur, du
Pérou, de la République dominicaine, du Mexique, d’Uruguay et du Venezuela.
Initiative communiste-ouvrière (France)
Groupe Leicester de la Fédération anarchiste (Grande-Bretagne)
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