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16/11/2016

Critique du tract du GIGC (Révolution ou guerre) diffusé le 21 Mai 2016


Contrairement au commentaire que fait Pantopolis sur l'analyse de le GIGC, non seulement le GIGC surestime la capacité actuelle de la classe ouvrière en France, mais elle reste, comme la plupart des organisations de la gauche communiste, étrangère à une action de classe et là où Pantopolis trouve des points positifs, nous, nous ne trouvons que des faiblesses. Pour nous, il n'est pas question de lutter contre telle ou telle mesure en reprenant les mots d'ordre lancé par les forces les plus réactionnaires que sont les syndicats. Aujourd'hui, les "luttes" syndicales sont des non-luttes, elles ne sont pas sur le terrain revendicatif du prolétariat. Nous devons combattre tout organisme qui par l'énoncé de ses revendications n'attaque pas et ne vise pas à attaquer l'accumulation du capital et donc par là même, le capital et l'exploitation. Or, les revendications syndicales sont toutes réactionnaires, aucune n'attaque la plus-value sauf dans certains cas lorsqu'il faut prendre le train en marche pour mieux pouvoir l'arrêter plus tard.

L’attaque de la bourgeoisie sur le code du travail a simplement conduit les syndicats à renforcer l’idée d’une exploitation acceptée !

La loi travaille dite Loi El Khomri aurait dû être l'occasion pour les révolutionnaires, de s'attaquer à cette belliqueuse classe bourgeoise, d'avancer une attaque en règle par une revendication qui vaut pour la classe ouvrière toute entière ; celle de la répartition du travail entre tous les travailleurs (actifs/chômeurs) par une réduction massive du temps de travail sans diminution de salaire ! Cette revendication ne signifie pas qu'on se complaît dans l'esclavage, mais parce qu'on est solidaire de nos frères de classes, tant que les classes ne seront pas abolies par notre force. Avancer des mots d'ordre qui s'attaquent au capital ce n'est pas trahir le " but final", mais au contraire, c'est en prendre le chemin.
Qu'on nous explique comment espérer une solidarité de classe si la moitié de celle-ci ne peut se reconnaître dans une revendication d’où elle en est exclue : le travail !

Rien en dehors du rejet de la “ loi travail ” (dite loi El Khomri), Rien, aucun mot d'ordre mobilisateur sur nos conditions de notre vie de merde n'a émergé qui aurait pu mobiliser la classe ouvrière, les chômeurs, les précaires, les retraités, les laissés-pour-compte de cette ignominieuse et mortifère société…. Seule "la loi travail" à monopolisé la "colère" ouvrière par l'initiative des syndicats qui ont muselé les grèves et les manifestations par des slogans des plus dégueulasses "On ne touche pas au code du travail", " la loi travail, on n'en veut pas", "la loi El Khomri, loi connerie". Pendant qu'en Allemagne 110.000 grévistes de l'industrie réclament des hausses de salaire, nos vaillants défenseurs du code du travail se gardent bien de l'ébruiter et oui, cela aurait pu donner des idées.
Notre problème n'est pas dans la conservation de nos conditions d’esclaves salariés, mais dans la transformation des rapports de production, c'est-à-dire avant tout dans la destruction du capitalisme mondial. La question est donc la même pour le prolétariat du monde entier.

Dans la réalité, cette manifestation de "colère" n'a telle pas été artificiellement provoquée pour "crever l'abcès avant qu'il n'explose à la gueule de cette société". La réforme du code du travail, la bonne blague ! Ce n'est pas à un code que nous voulons mettre fin, c'est à notre esclavage ! Pour nous, c'est quotidiennement que nous subissons des conditions de travail de plus en plus dégueulasses, des cadences infernales, des heures supplémentaires non payées, des menaces de licenciement, des récupérations de congés aménagés au bon vouloir des patrons, alors autant dire que le code du travail et sa législation, il y a belle lurette que le patronat s'en fout. Cerise sur le gâteau la réforme des prud'hommes pour éviter à nos exploiteurs de perdre de l'argent ? Allez donc voir les infirmières dans les hôpitaux, les ouvriers de chez Michelin, de chez Goss, de chez Smart, chez Daimler, etc. Et dans le commerce, là ou le chantage et les menaces des patrons font rage, les patrons qui peuvent rendre le travail du dimanche obligatoire, menaçant les récalcitrants d'êtres de la prochaine charrette, la liste est longue, combien d'entre nous doivent travailler 39 ou 40 heures par semaine payées 37, il s'agit bien là de baisse des salaires qui se généralise, et de la mise aux pas pour ceux qui ont un job. La loi El Khomri ne fait qu'entériner une pratique existante, qui jusqu'alors ne dérangeait guère les syndicats.

Non, en réalité la classe ouvrière n'a manifesté que pour défendre la boutique syndicale pour la sauvegarde de leurs privilèges d'une collaboration séculaires, autrement dit leur gagne-pain. La crainte de certains syndicats plus particulièrement la CGT courroie de transmission du moribond Parti stalinien PCF, c'est d'être évincé des consultations sur les futur réformes sur les conventions collectives et les accords de branches réclamées à cor et à cri ... par les PME PMI. Quant au patronat, profitant d'un appui gouvernemental sans pareille, n'a fait qu'affirmer qu'il était plus que jamais aux commandes de ce gouvernement, laissant les tâches répressives aux mains de l’État de la "gauche", celle à qui il incombe d'ouvrir la voie royale vers un futur de plus en plus dégueulasse, d’où l'État d'urgence, lire l'urgence de l'État.

La classe ouvrière n'a pas été au-delà des directives syndicales, à aucun moment il n'y a eu de débordement, aucun affrontement, parce que le but de cette lutte n'a jamais dépassé le but fixé par les syndicats !
Alors que le GIGC dénonce avec juste raison que le retrait de la loi travail n'en finirait pas avec le capitalisme et l'exploitation… Mais il finit néanmoins par conclure "qu'un arrêt temporaire, c'est toujours ça de pris" qui redonnerait confiance à l'ensemble de la classe ouvrière dans ses forces et son combat contre le capitaliste !" Pour une prise de guerre, on ne fait pas mieux ! Autrement dit lutter pour conserver notre condition d'esclave nous redonnerait confiance à combattre le capitalisme ! Ce n'est plus une analyse, c'est un délire, un amalgame d'idées qui discrédit les bonnes intentions.

"Loi travail" ou pas, notre émancipation ne se trouve pas dans la conservation de notre aliénation.
Autre exemple, le GIGC parlant de la loi travail ; " son adoption légale accélérerait encore la détérioration toujours plus dramatique des conditions de travail et de vie des prolétaires quelle que soit leur condition, salariée, précaire, chômeur, étudiant travailleur, retraité, etc." Si cela n'est pas un encouragement du GIGC à coller au cul des syndicats, c'est quoi ? Le GIGC se lance dans une tirade complètement délirante, qu'elle aurait pu intituler « À deux doigts de la révolution » malheureusement l'envolée lyrique est foireuse non dans son style, mais dans son contenu.

Nous le gueulerons jamais assez "il n'y aura jamais de victoire ouvrière sans la destruction des syndicats".
Et bien évidemment, le GIGC n'échappe pas au triptyque quasi-maçonnique du C.C.I, "Crise – Guerre - Reconstruction". Nous citons le GIGC : "la crise du capitalisme est inexorable. Elle ne peut déboucher que sur une 3ème guerre impérialiste mondiale, seule “ solution ” à la crise de surproduction chronique en détruisant massivement l’excédent de forces productives, prolétaire et matériel". Rappelons encore et encore, que le capitalisme est un système de crises, quant à la guerre, il nous suffit de regarder les charniers du monde pour comprendre que la 2ème guerre n'a jamais cessé et ne cessera jamais, la guerre est un marché relatif à un produit, l'armement : qui ne fait que croître, mais a force de la prophétisé … quant à la reconstruction (mise à part la reconstitution des forces productives) celle de la finance s'en est très bien tiré, vu que le capital n'a jamais cessé d'être… Nous passons sur l'invitation du GIGC à prendre contact avec des groupes révolutionnaires communistes qui portent le combat (sans citer de nom, le GIGC disposerait-il de cellules dormantes ?) ou encore - (étendons et unifions la grève et la lutte en tenant des assemblées ouvertes à tous) porte ouverte aux beaux parleurs des syndicats... (Ne les laissons pas saboter notre combat !) : Lequel ?

La véritable crise, camarades du GIGC c'est celle de notre classe, et surtout celle des révolutionnaires de leurs implications dans le combat de classe, de leurs déterminations et dans la rigueur de leur analyse des événements que nous traversons. Les révolutionnaires du Groupe International de la Gauche Communiste est bien incapable d'avancer une perspective d'émancipation à la classe dont il se prétend être une avant-garde, il reste sur des bases théoriques, (voire historique Bilan&Co), extérieures à la classe incapable de lui apporter quoi que ce soit qui puisse nous conduire à la lutte finale !

"Notre rôle en tant qu'organisation révolutionnaire, en tant que fraction spécifique du prolétariat mondial, exige que nous ne nous limitions pas à rester béats d'admiration devant ces événements, à les décrire journalistiquement et à glorifier un prolétariat qui mérite de nombreuses critiques : la contemplation n’a jamais conduit à rien n'en déplaise à l’imbécillité de tous les ouvriéristes de la terre".

La classe ouvrière ne pourra développer sa lutte qu'en affrontant toutes les entraves qui la maintiennent dans son esclavage en premier lieu les syndicats, forces organisées de l'état capitaliste. Aux révolutionnaires de mettre en avant les perspectives communistes internationalistes dans leur combat, et non de flatter les faiblesses d'un mouvement.

"La nécessité de libérer toute l'humanité du joug du capital se trouve dans l'objectif final seul capable de nous assurer un monde sans exploitation, sans classes et sans État. Cet objectif doit toujours être mis en avant en créant et en alimentant les multiples formes d'organisation et de lutte capables de forger un vaste mouvement révolutionnaire".

"C'est par des mots d'ordre unificateurs qui dépassent la revendication que les prolétaires visent les rapports sociaux dans leur ensemble. C’est en attaquant de plein fouet à l'accumulation du capital dans la perspective de son abolition par la prise du pouvoir politique du prolétariat. Et c'est justement ces mesures qui restent étouffées par les entraves syndicales, en les dévoyant constamment sur la hiérarchisation, les corporations, la division salariale. Au-delà de ce champ d’action, le prolétariat ne peut proposer de positif que le communisme". 

Les syndicats contre la classe ouvrière.


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