Suivi d'un article
"DU PAREIL AU MÊME"
de G. Munis
Introduction
Les bouffonneries qui se rangent derrière une
reconnaissance d'un État palestinien et autre poison nationaliste, pourraient
bien donner lieu à des perspectives encore plus barbares que les précédentes.
Méfions-nous des nobles causes, surtout quand celles-ci sont adossées à des
droits des “peuples“, ils pourraient bien déboucher sur un dangereux mélange
des genres et conduire les prolétaires dans une troisième boucherie mondiale ! États futurs ou existants, créés au nom d'un «
droit Divin » octroyé par ces entités terroristes juives ou musulmanes,
manipulé par les deux grands blocs impérialistes et aujourd’hui par certains
pays arabes* pour assurer leur propre domination mondiale, tout cela doit être
dénoncé pour ce qu’ils sont, des bagnes et le plus souvent des cercueils pour
les prolétaires. L’histoire
des Nations n’a jamais été autre chose
que l’histoire du terrorisme et des rapines. N'est-ce pas les nations qui créer et finance les Hamas, Daesh, Al-Qaeda et Boko Haram ! Soutenir l'un des deux camps au nom d'un "droit ",
c'est tomber dans le camp ennemi. Si les prolétaires n’ont pas de patrie, ils
doivent rejeter toutes les chaînes que leur tendent ces hyènes sanguinaires,
tous ces vampires de plus-value. Le prolétariat n’a qu’un seul combat à mener celui
de son émancipation qui passe par l’abolition de toutes les nations.
A
BAS TOUTES LES NATIONS DU MONDE
UNIFIONS
NOS LUTTES DANS UN MÊME COMBAT CELUI DE NOTRE POUVOIR DE CLASSE
SANS
PATRIE SANS FRONTIÈRE.
****
Du pareil au même
G. Munis
(Traduit de l’Alarma
N° 14, septembre 1982)
La sagesse populaire qui se
dégage du propos moqueur choisi ici comme titre, devait suffire pour définir la
sanglante bagarre israélo-palestinienne. Cependant, par les temps qui courent,
une telle sagesse paraît science hermétique, non précisément pour les gens de
peu de culture, mais pour l’esprit des savants et de la gent culte, pour toute
cette ripopée de partis, syndicats, intellectuels de gauche. La dégradation des
idées politiques et sociales est arrivée à un tel point, que les termes et
concepts signifient presque toujours de fait le contraire de leur contenu réel,
sain. Le cas de la “révolution” palestinienne n’est que le plus récent d’une
longue liste d’appâts destinés à recruter de la chair à canon quand il s’agit
de la lutte armée ou bien une masse moutonnière la servant.
Dans ce cas également, la
préparation de la grande extermination humaine, façonnée sans équivoque
possible par les deux grands blocs impérialistes, est implicite.
Un bref rappel : depuis la fin de
la dernière guerre mondiale – sans aller plus loin – nous avons assisté à ce qui est
arrivé en Chine, au Vietnam et dans le reste de la péninsule indochinoise, à
Cuba, en Algérie, en Angola, au Bangladesh, au Yémen, en Ethiopie et autres Nicaragua
de moindre importance. Invariablement, les cris de toute cette ripopée de
pseudo-gauchistes sont : “indépendance nationale”, “révolution” et même
“socialisme” ; la nourriture constante est : “à bas l’impérialisme !”. La
réalité, une fois les nouveaux régimes installés, a été diamétralement opposée.
Il n’y a eu ni révolution, ni socialisme, et l’indépendance nationale n’a été
qu’une dépendance vis-à-vis de l’autre empire et parfois même un retour
effronté ou dissimulé au premier. A l’intérieur de chacun de ces pays,
exploitation du prolétariat et despotisme politique se sont accrus comme seul
moyen d’étayer les pouvoirs résultant de la réorganisation du capitalisme dans
sa forme étatique partielle ou complète. De sorte que la foule d’excités qui leur
donna la main pour les hisser jusqu’à l’Etat est coupable de complicité. Foule
complice de leurs incontestables crimes sanglants, aboutissement de leur crime
principal, leur nature réactionnaire tant sur le plan économique que politique.
Ces mêmes excités se pavanent
avec leur gauchisme et leur générosité, etc. en répétant leurs cris,
c’est-à-dire leur escroquerie qui n’est pas qu’idéologique en faveur d’un futur
Etat palestinien. Comme si l’escroquerie n’était pas évidente, ses auteurs
apparaissent en plus en compagnie de toute l’ancienne canaille réactionnaire
mondiale, exceptée la canaille israélienne. Depuis les dirigeants russes et
leurs proches jusqu’aux esclavagistes d’Arabie Saoudite et autres champs
pétrolifères, les néo-nazis et l’impérialisme américain en passant par ceux qui
se disent de gauche, trotskistes et anarchistes inclus, l’action mondiale est
en faveur de la Palestine[1].
Qu’une telle action ait pu se
produire s’explique – cause générale – par la situation d’un monde
socialement embourbé, avec un grand retard par rapport aux possibilités de
transformation radicale qui existent en son sein, par une situation globalement
réactionnaire donc. Deuxièmement elle s’explique - cause particulière - par les
gisements de pétrole du monde arabe et par l’importance stratégique
territoriale des pays ainsi dénommés. Ces deux facteurs sont des enjeux de
première importance pour les deux blocs militaires en vue de la troisième
guerre mondiale ou en vue d’autres guerres inter-impérialistes secondaires,
celles qui ont eu lieu par clients interposés.
Depuis de nombreuses décennies,
tout progrès ou développement de la société s’avère impossible par voie
nationale. Que les promoteurs de l’indépendance invoquent Allah à quatre
pattes, Jéhovah en se tapant la tête contre le mur des lamentations, la version
chrétienne ou bien Marx et la révolution athée, cela ne change rien. Et les
résultats, en cas de victoire et indépendamment de la bonne foi de ceux qui
servent de chair à canon, sont contraires à l’émancipation de la grande masse
pauvre. Comme l’a dit le Ferment Ouvrier Révolutionnaire de nombreuses fois, l’existence
même de ces luttes présuppose l’inactivité même des exploités, l’élimination de
leur lutte de classe, en faveur de leurs exploiteurs. Et voilà pourquoi, du
“pareil au même” au singulier et au pluriel, est devenu la première devise de
l’alphabet révolutionnaire. Celui qui ne ressent pas un profond mépris – aujourd’hui jusqu’à la nausée – pour tous ces protagonistes et
défenseurs de pseudo-indépendantisme, tombe intentionnellement ou
inconsciemment dans le camp ennemi.
Il faut le dire sans
tergiversation et à plein poumon : les palestiniens n’ont pas le droit de se
constituer en nation, à posséder un territoire et un Etat. Le droit capitaliste
finira pas les lui concéder d’une manière ou d’une autre, avec même le
consentement d’Israël. Mais c’est précisément de droit qu’il s’agit d’abolir
pour pouvoir parler sans escroquerie de révolution. La preuve irréfutable de ce
qui vient d’être dit est donnée par Israël même, le peuple persécuté par
excellence, celui de l’“holocauste” nazi, le peuple “sans distinction de
classe”, image du pauvre juif errant battu depuis la domination religieuse du
christianisme. A peine constitué en entité nationale, il organise un Etat
semi-théocratique, ultra-équipé militairement, comme les grandes puissances,
dépendant d’un des blocs impérialistes, et incapable, par exclusivisme
nationaliste et étroitesse mentale de “peuple élu”, d’offrir à ses cohabitants
palestiniens une meilleure situation économico-politique que celle qui existait
avant l’établissement de l’Etat israélien. Cela lui aurait été facile sans même
rompre avec sa propre étroitesse hébraïco-capitaliste. Le “problème
palestinien” aurait cessé d’exister comme tel. Alors serait apparue clairement
la possibilité immédiate – expression de la nécessité sociale –
d’une lutte a-nationale
comme aux travailleurs israéliens et palestiniens contre leurs exploiteurs dont
la personnalisation humaine actuelle est celle de Begin et Arafat, et
représenté idéologiquement par le judaïsme et l’islamisme.
Eviter que la nécessité sociale
ne se transforme en possibilité pratique est ce dont il s’agira toujours et
dans tous les cas, pour tous les crieurs concernés : gouvernements, partis et
syndicats, unis ou divisés.
Il va
de soi, d’après ce qui vient d’être dit, que les juifs non plus n’avaient le
droit de vivre où il leur plaisait et particulièrement là où leurs ancêtres
habitaient avant la diaspora ; de même que les palestiniens arrivés par la suite
sur le même terroir. Créer une Nation, c’est avant tout organiser
l’exploitation dans des frontières déterminées et se donner la possibilité
d’exploiter en dehors même de ces frontières.
[1]
Rappelons-nous : Franco était également un tenant de la “cause” palestinienne
et arabe en général, tout comme le sont ses descendants à la sauce européenne.
Quelle que soit la raison
véridique que l’on allègue d’un point de vue national, les conséquences qui en
résultent ne sont pas fausses mais contraires au devenir historique, elles sont
superlativement réactionnaires. Il n’est d’imaginable que la solution qui
consiste à arracher les bornes et supprimer les patries. Et donc arracher les
instruments de travail au capital apparaît comme une nécessité simultanée.
Seules ces mesures initiales, et
non des agencements ou des trifouillages, constituent ce qui s’appelle
révolution. A défaut de révolution, l’escroquerie sociale est permanente, les
tueries comme celles de Beyrouth ou de la rue de Rosiers à Paris ne cesseront
pas, sauf capitulation d’un des camps. Hormis le degré de répulsion, dans les
deux cas la bande des victimes est autant coupable par sa politique réactionnaire,
que la bande des victimaires.
Il n’est pas nécessaire
d’imaginer la révolution dont parle sans arrêt l’OLP. Les modèles qui lui sont
offerts abondent dans et en dehors du monde islamique ou arabe. Le plus
draconien et dont on parle le plus, l’Iran, est celui qui possède toutes les
caractéristiques négatives des autres dans tous les domaines – politique, économique, culturel.
On ne parle comme d’une révolution, et la presse mondiale reproduit
l’appellation, alors que son premier pas fut contre-révolutionnaire. L’odieux
et sanguinaire régime du Chah suscita un soulèvement général, mais encadré par
le sacerdoce islamique et inspiré par le Coran ; Mollahs et Ayatollahs
imposèrent sur le champ un régime encore plus odieux et sanguinaire que le
précédent. La bestialité théocratique de Khomeiny et de ses bandes de
cléricaux, de flics et d’assassins, armature de l’Etat, allie l’ancienne
barbarie coranique à la barbarie de la science moderne à son service. Qu’une
telle chose ait pu se produire prouve à quel point les “du pareil au même”
dominent et manipulent le monde à leur guise. Les soutenir directement ou
indirectement, pratiquement ou seulement verbalement, c’est trahir la cause du
prolétariat.
(Traduit de l’Alarma N° 14, septembre 1982)
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