(Lexique paru dans
Alarme n°14 -15-16 -17) [1ère Partie]
Plus de trois quart de
siècle de falsifications idéologique et terminologique faite par Moscou et
auxquelles s'ajoutent celles de Pékin, nous obligent à opposer la valeur des
mots révolutionnaires a la valeur qu'ils ont dans la bouche de toute la racaille
stalinienne.
--:--
[Le charognard Castro
étant devenu charogne à son tour nous profitons de ce jour de fête pour
republier le lexique de la truanderie politique] (Voir la rubrique: 14
Guerre de guérilla)
01 PAYS SOCIALISTES: Acception truandée.
Pays dont le Capital étatisé exploite le
prolétariat sans coup férir, sans que ce dernier conserve la liberté de refuser
le prix qu'on lui offre pour sa force de travail, ni une quelconque liberté de
grève, de parole, d'association ou de simple déplacement.
PAYS SOCIALISTES : Acception révolutionnaire.
Pays, inexistants aujourd'hui, où la
fonction productive s'effectue sans travail salarié et où la marchandise cesse
d'être marchandise pour se transformer en produit que l'on acquiert sans
équivalent. La vente de la force de travail suppose par elle même l'existence
d'un capital acheteur, alors même que la relation Capital/Salariat présuppose
et ne peut que présupposer l'exploitation de ce dernier. La preuve de la
suppression du capitalisme c'est la suppression du travail salarié.
02. DICTATURE DU PROLÉTARIAT: Acception truandée.
Despotisme policier, militaire et
bureaucratique dressé contre la révolution prolétarienne à l'intérieur et à
l'étranger. État-Parti du capital centralisé à l'extrême où le pouvoir est
exercé, sans contrôle et sans responsabilité, par une poignée de dirigeants
terroristes et tout puissants. Historiquement il trouve son origine dans la
destruction de la révolution de 1917 et dans 1'extermination de ses
protagonistes. C'est une dictature sur le prolétariat.
DICTATURE DU PROLÉTARIAT: Acception révolutionnaire.
Gouvernement du prolétariat basé sur
l'armement de ce dernier après démantèlement des corps répressifs capitalistes,
et sur la gestion ouvrière de l'économie et de la distribution du produit
social du travail. Il réalise ainsi la suppression du travail salarié et par
contre-coups la disparition des classes et de l'État. C'est donc la plus
complète des démocraties, non plus en droit mais en fait. Avec la dictature du
prolétariat commencera à régner le premier et le plus importants des droits de
l'homme: le droit pour chaque personne de vivre et de se réaliser sans devoir
vendre sa force de travail et de créativité, sans acheter ou vendre les
produits de l'un ou l'autre. Deuxièmement, garantir le droit à l'insurrection
contre toute 'tentative' de retour ' en arrière'. Par le prolétariat l'humanité
entre en possession d'elle-même', initiant une civilisation entièrement
nouvelle.
03 INTERNATIONALISME : Acception truandée.
Soumission aux intérêts économiques et
militaires du capitalisme russe de la part des pays que les États-Unis ont
céder comme butin de guerre à la Russie. Quand il menace de s*échapper le butin
est de nouveau récupérer par l'invasion : militaire et la terreur policière:
Berlin-Est 1953, Hongrie 1956, Tchécoslovaquie en 1968.
Par extension: recrutement paramilitaire
effectué par les suppôts de Moscou sous couvert d'anti-impérialisme, dans le
but d'avantager les intérêts russes dans les préparatifs de la troisième guerre
impérialiste mondiale et dans les guerres sub-impérialistes locales genre
Viêt-nam. Même chose pour la Chine, Moscou et Pékin appelant Internationalisme
les actions et attitudes qu'ils dénoncent comme impérialiste quand il s'agit
des Etats-Unis.
INTERNATIONALISME : Acception révolutionnaire.
Solidarité du prolétariat mondial comme
unité face au capitalisme international. Solidarité tant au niveau des idées
que dans les faits, dirigée en premier lieu contre la nation et le patriotisme,
pays coloniaux inclus. Il ne peut y avoir d'intérêt supérieur à celui du prolétariat
mondial, même pas celui d'un pays où la révolution aurait triomphé. Les
internationalistes combattent avec le même acharnement les deux clans dans les
guerres impérialistes locales (Viêt-nam) que dans les guerres à caractère
mondial, dénonçant les protagonistes comme trafiquants de chair humaine. Ils
proposent et s'efforcent d'organiser l'action des exploités au feront et à
l'arrière contre leurs gouvernement respectifs et leurs gouvernements
militaires. Toute défense nationale même dans sa version résistance cache
l'exploitation et l'oppression. L'ennemi immédiat pour le prolétariat se trouve
dans son propre pays; le combattre au maximum est nécessaire pour déclencher la
lutte du prolétariat dans d'autres pays .et entreprendre, unis, la destruction
du capitalisme dans le monde entier. Pour cela même les internationalistes
rejettent, parce que réactionnaire, le mot d'ordre: de non- ingérence dans
les affaires intérieures d'un pays. Ce mot d'ordre est destiné à empêcher
la solidarité et l'action collective de prolétarisé dans les divers pays alors
qu'il protège l'ingérence économique constante des grandes puissances dans les
affaires des petites et entraîne souvent leur intervention militaire (guerres
locales, invasion du Tibet, de Saint-Domingue, de la Hongrie et de
Tchécoslovaquie, de Cuba) ainsi qu'un commerce gigantesque d'armes? Le
prolétariat de tout pays a plus que le droit, il a le devoir d'intervenir dans
les luttes du prolétariat de n'importe quel autre pays. L'action
internationaliste décisive aujourd'hui, action que réclament les
révolutionnaires, est celle du prolétariat des Etats- Unis, de Russie et de
Chine contre leurs exploiteurs respectifs. Elle déchaînerait la rébellion dans
les deux blocs militaires et mettrait en ouvre l'objectif le plus vital et
immédiat pour l'humanité: La suppression des armées, des polices, de la
production de guerre, des frontières et du travail salarié.
04. RÉVISIONNISME: Acception truandée
Le refus ou la résistance de
l'État-Parti russe de favoriser les affaires, l'expansion et la stratégie de
l'État-Parti chinois. Dans les questions des préparatifs guerriers, le peu de
disposition que montre la Russie à se battre avec les États-Unis pour que la
Chine émerge contre la première puissance.
Par extension : politique les
partis préférant Moscou à Pékin comme métropole impérialiste. Historiquement,
l'accusation de révisionnisme est venue à la pensée grossière de Mao Tsé-Toung
quand il s'aperçu :
1.
Que la Russie refusait de lui donner des armes atomiques et même de
protéger grâce à elles ses ambitions militaires à Formose, en Inde, en Birmanie
etc.
2.
Que l'aide technique et économique avait comme dessein de maintenir la
Chine en tant que puissance inférieure et subordonnée à la Russie.
3.
Que les conditions d'aide russe lui enlevaient une partie plus grande de
l'énorme plus-value arrachée eux travailleurs chinois que ce qu'il perdrait en
commerçant avec les pays du bloc américain.
RÉVISIONNISME: Acception révolutionnaires
Idée de plusieurs théoriciens de la
social-démocratie touchant à l'évolution du capitalisme (Bernstein, Hilferding,
Bauer etc...) et à l'établissement de la société socialiste. Ainsi dénommée parce que cette idée reconsidérait ou révisait ce qu'à ce sujet Marx avait
exposé. Selon le révisionnisme, en résumé, le capitalisme avait devant lui un
développement économique et démocratique très ample qui permettrait aux
prolétariats sans révolution, dans le cadre du jeu de la démocratie bourgeoise
de gagner des positions et d*avantager sa condition économique jusqu'à la
réalisation du socialisme. Il s'agit de l'évolution opposé à la révolution, des réformes progressives
opposées aux mesures radicales consécutives à une révolution. Révisionnisme et
réformisme sont synonymes et le dernier terme est le plus adéquat pour désigner
la conception des théoriciens ci-dessus désignés. Le réformisme est devenu le
concept principal et presque unique de la IIème internationale dont les partis, dans
l'intervalle des deux grandes guerres mondiales, ont abandonné de fait la
prétention d'atteindre le socialisme, en devenant de simples partis
démocratico-bourgeois, c.-à-d. les " bons administrateurs des affaires
capitalistes " comme l'a admis Léon Blum avant de mourir.
Aujourd'hui, le réformisme politique et
l'opportunisme qui en découle sont inexistants tout au moins en tant que
théorie® élaborée. Le stalinisme, qu'il soit pro-Moscou ou pro-Pékin, n'est ni
réformiste ni opportuniste, car son but est l'instauration du capitalisme d'État
et la dictature policière régnant déjà sur plus d'un tiers de la planète. Ce
qui pourrait apparaître aujourd'hui comme réformisme et opportunisme en
pratique, sans aucune élaboration théorique, c'est le trotskisme dans ses
diverses facettes et même l'anarchisme. En effet quand le trotskisme ne prétend
pas réformer les régimes staliniens, il se situe délibérément ou
involontairement sous leurs zones d'influence en politique internationale et
sur les questions revendicatives et syndicales.
05. DOGMATISME : Acception truandée.
Terme appliqué par Moscou à la politique
de Pékin aussi fallacieusement que celui de révisionnisme appliqué par Pékin à
Moscou. Cela se" rapporte au fait que la Chine lèse les intérêts nationaux
impérialistes russes. Dans leur structure économique comme dans leur structure
politique, la Russie et la Chine sont bonnet blanc et blanc bonnet. Ce que l'on
peut dire d'un des deux pays correspond aussi à l'autre, seule la référence
nationale est à changer. Il s'agit dans les deux cas d'escrocs politiques
toujours intéressés à cacher leur véritable nature et celle de leurs sales
querelles sous une terminologie empruntée au mouvement révolutionnaire. Pas une
des positions défendues par la Chine, aucune des pensées de Mao n'ont un caractère
dogmatique à moins de comprendre par la l'obligation dans laquelle se trouvent
ses sujets de les répéter et de les honorer comme des pensées géniales.
DOGMATISME : Acception révolutionnaire.
Les dogmes sont les affirmations que
l'Eglise présente comme des révélations de Dieu, par conséquent indiscutables
et inaltérables.
Au sens figuré : le mouvement
révolutionnaire emploie le mot dogmatisme pour désigner l'attachement à des
points de vue et a des analyses dépassés par l'évolution de la société et de la
lutte de classes.
Par exemple : s'en tenir en tout à ce qu'on dit les principaux
révolutionnaires du passé où au déroulement de la révolution russe serait
dogmatique, c'est ce que font les tendances trotskisantes, anarchisantes et
bordiguisantes. La pensée révolutionnaire est radicalement opposée à tout
dogmatisme et par conséquent l'orthodoxie lui est étrangère.
[2ème Partie]
06. TRANSITION PACIFIQUE AU SOCIALISME : Acception truandée.
Astuce politique inventée par Staline
après s'être partagé le monde avec Roosevelt et Churchill afin que le
capitalisme occidental accepte les partis pseudo-communistes en qualité
d'auxiliaires de confiance. Il ne s'agit pas de la conception réformiste citée
précédemment mais d'une simple affirmation qui se justifie uniquement par
l'existence de la Russie en tant que grande puissance... Cela révèle son
caractère de manœuvre paramilitaire â longue échéance afin de produire ses
effets lorsque le potentiel belliqueux russe réussira à dépasser l'américain.
Néanmoins, cette transition ne s'effectuerait aucunement vers le socialisme
mais vers le capitalisme d'État comme c'est déjà arrivé en Europe orientale. Le
prolétariat passerait uniquement de l'exploitation par différents monopoles à
celle d'un monopole unique gouvernemental dont le siège central serait Moscou.
Le Parti-État chinois et son gouvernement ont épaulé dés le premier instant le
leurre de la transition pacifique ainsi que le leurre de son concomitant, celui
de la " connivence pacifique ".
TRANSITION PACIFIQUE AU SOCIALISME : Acception révolutionnaire
Transition que l'on pourrait effectuer
sans lutte armée, mais qui appliquerait les mêmes mesures qu'une révolution :
armes, pouvoir, économie au prolétariat, car l'absence de lutte armée ne
signifie pas que le socialisme doive être atteint évolutivement à partir de la
société capitaliste. Marx en son temps à parler d'une telle possibilité pour le
prolétariat anglais à cause de l'inexistence d'une armée, d'une police et d'une
bureaucratie fortes. Cela n'est plus même en Angleterre. Étant entendu que la
première mesure de la révolution est de se débarrasser de l'appareil étatique
garant de l'exploitation, pour faire la révolution sans lutte armée il faudra se
trouver devant une situation de décomposition si énorme des corps répressifs
existants que le prolétariat ne trouverait aucune résistance pour sa prise du
pouvoir. Aujourd'hui alors que les partis staliniens et les syndicats forment
une deuxième ligne de défense du capital (ils sont en première ligne là où ils
dominent c.-à-d. partout), la possibilité d'en
finir pacifiquement avec la société d'exploitation est plus que chimérique.
07. PLANIFICATION : Acception truandée.
Direction totalitaire des relations
entre Capital et Travail, entre production et distribution. Non seulement elle
conserve le travail salarié mais, qui plus est elle le rabaisse encore plus que
le capitalisme libéral à travers une procédure draconienne de forfaits, primes,
bonifications, hiérarchies, amendes et réprimandes pénales, par la délation, la
vigilance policière et autres procédés complémentaires encore jamais vus. Le
tout pour accroître la plus-value ou partie de la richesse crée par le travail
qu'empoche le capital par une diminution proportionnelle de la partie allant
aux ouvriers, c'est-à-dire du salaire. La haute direction économico- politique
dispose à volonté de la plus-value dont une partie est consacrée aux nouveaux
investissements selon les besoins de ses intérêts d'exploitation nationale et
internationale, c'est-à-dire de ses exigences impérialistes actuelles et à
venir , et dont l'autre partie, aussi grande que celle dont jouissent les
privilégiés de n'importe quel pays, est répartie hiérarchiquement entre les bénéficiaires et les serviteurs de l'Etat-Parti, le capitaliste collectif. Toute
l'économie est plus délibérément au service du Capital que lorsqu'il s'agit de
plusieurs et multiples initiatives capitalistes individuelles. Le prolétariat,
lui, est toujours une classe dépossédée, dont la seule alternative est de
vendre sa force de travail et dont la capacité de consommation et de culture
dépend du produit de cette vente. Il faut noter que les planificateurs russes
et chinois vont apprendre dans les écoles du capitalisme occidental car les uns
comme les autres planifient LA NON-SATISFACTION DES EXIGENCES HUMAINES.
PLANIFICATION : Acception révolutionnaire.
Gestion complète de la production et de
la distribution par la société prise comme un tout, société représentée au
début de la révolution par la classe ouvrière; la fin de son exploitation
entraînant â court terme la disparition des classes et donc de la classe
ouvrière elle-même. Il ne peut y avoir de planification socialiste sans
ébranler dés les premiers instants la loi de la valeur, base économique
générale et nourriture quotidienne du monstre capitaliste. Cette loi repose sur
le travail salarié et se manifeste ensuite de cents façons et à tous les
niveaux intellectuels, scientifiques, artistiques y compris. Ainsi donc,
la production sans travail salarié et la distribution des produits sans
relations avec ce qui aujourd'hui en fait leurs valeurs, constitue la première
condition de la planification et le point de départ de la future société
communiste. Sans cela on ne fait qu'imposer un plan de production capitaliste à
la population, mais on ne pourra parler de planification. Dans un cas on
assouvit les nécessités du capital, dans l'autre on assouvit les nécessités du
travail, celles de chaque personne. Dans un cas on produit pour vendre, dans
l'autre pour donner, ouvrant ainsi les portes à un développement économique et
culturel illimité. En fin, la planification doit également supprimer la
représentation universelle de la valeur capitaliste ; l'argent. Semblable
économie requiert la participation directe et entièrement libre de tous les
hommes, sans imposition aucune et sous aucun prétexte. Société et individus ne
s'affrontent que là où la majorité se voit exploitée et opprimée. Le socialisme
part de la satisfaction et de la liberté de chaque individu comme critère
général de la société.
08 . DÉMOCRATIE POPULAIRE: Acception truandée.
Nom donné aux réprimés imposés en Europe
par l'armée et la haute bureaucratie capitaliste russe ou établis en
Yougoslavie .et en Chine dans le feu de la victoire de l'impérialisme
Yankee-russo-britanique.sur l'impérialisme nazi, quand.il n'est pas ,.du aux
résultats des marchandages- inter Bloc après la guerre ( Vietnam du Nord, Cuba,
), tuais toujours sous le fer idéo- économique moscovite. Dès le début, en
connaissance -.de cause, le nom démocratie et le qualificatif : Populaire
furent assemblés- comme antiphrase s'arrogeant de concert de la copieuse
terminologie appât stalinienne. Dans aucun des pays ainsi dénommé a on ne peut
découvrir un signe quelconque de démocratie, à fortiori de démocratie dans sa
désuète forme bourgeoise, alors que la classe ouvrière désignée dans la
désignation embrouilleuse de peuple, endure un despotisme économique, politique
et culturel encore -plus totalitaire que celui des régimes précédents. Ces
régimes ne se distinguent de la Russie ni par leur structure économique ni par
leur superstructure politique. Ils ne s'en distinguent pas plus par leur
origine, contrairement à. ce que prétendent certains donneurs de définitions
auto-déformés, car ce oui existe en Russie n'est pas le produit de la
révolution de 1917 mais le produit de là contre-révolution stalinienne. Et
c'est l'extension de cette dernière, non sans l'aide des Yankees, oui donne la
similitude dont nous avons parlé.
Dans ces pays il n'y a jamais eu
de-changement de système social, mais bien un changement de régime, passant du
capitalisme privé au capitalisme d'Etat, du gouvernement bourgeois à celui de
la bureaucratie capitaliste n laquelle s'est intégrée la bourgeoisie. S'ils
n'ont pas accédé au rang de Démocratie socialiste, cela doit être d<5 au
fait que la Russie a voulu se réserver un tel titre honorifique afin de
s'ériger en supérieur hiérarchique. Les prétendues démocraties populaires sont
de fait et avant tout le butin de guerre du Kremlin, on la fois esplanade
militaires et terrains réservés pour son exploitation impérialiste. Il leur est
impossible d'échapper à une telle condition sans chercher une aide marchande -
et militaire le cas échéant - dans le bloc américain : c'est le cas de la
Yougoslavie et de la Chine. Ils sont en condition de le faire sans altérer
aucunement leur organisation économico-politique, preuve incontestable, entre
autre de l'uniformité du système d'exploitation aussi bien russe qu'américain
indistinctement.
DÉMOCRATIE POPULAIRE: Acception révolutionnaire.
Aucune. On ne peut trouver semblable
désignation que dans la terminologie capitaliste appliquée aux régimes
politiques libéraux et parlementaires qui reconnaissent en droit et respectent
ce fait les libertés individuelles de presse, partis, manifestations etc...,
mais sur la base sociale de l'exploitation du travail salarié par le capital.
Dans le meilleur des cas, populaire ne peut signifier que de gauche bourgeoise,
c'est-à-dire, les méthodes moins brutales de domination sur le prolétariat par
ses gouvernants et exploiteurs. De toute façon, les méthodes régissant
dans les prétendues démocraties populaires entrent en plein dans la catégorie
des plus brutales. Mobutu a proclamé au Congo la république
populaire de façon hypocrite et copiée des Mao-Tsé-tong, Castro et autres
Kadar.
09. MARXISME -LÉNINISME: acception truandée.
La version véridique de cette tromperie
est : Marxisme - Léninisme - Stalinisme, et son unique contenu est donné
par le dernier des termes. Et ce n'est pas le silence porté sur lui
depuis le XXème congrès de la caste dictatoriale russe qui le rend moins
présent dans les dits et les faits de cette dernière clientèle internationale y
compris. De plus le stalinisme n'est pas une théorie, ni un ajout à une
théorie préexistante, ni même un empirisme sociologique ou politique à la
recherche de quelque chose. Il est complètement étranger à toute théorie, à
toute pensée et à toute investigation. Il apparaît historiquement lorsque la
révolution de 1917 cesse sa marche permanente vers le socialisme et la
révolution mondiale et ce avant même que s'élève l'individu qui lui
donnera son nom. A partir de là c'est la vie et l'affirmation constante de la
contre révolution bureaucratique capitaliste dont les intérêts déterminent à
tout moment une politique intérieure et extérieure ainsi que ses
"arguments". Sans s'en rendre compte, Zinoviev esquissait une bonne
définition du stalinisme quand il disait à Léon Trotsky " Vous
combattez Staline avec des idées mais ce qui intéresse Staline ce n'est
pas de réfuter vos idées, c'est de vous faire sauter la cervelle".
Des millions d'hommes assassinés à coup
de pistolets dans toutes les Loubiankas russes ou envoyés à la mort en
Sibérie; la calomnie déversée sur eux par torrents publicitaires, la
révolution russe brisée, la révolution mondiale délibérément amenée a la
défaite... au nom du Marxisme Léninisme, mais en fait au nom de la
nouvelle caste exploiteuse stalinienne, cette caste parle de socialisme dans un
seul pays, empêcha la victoire du prolétariat Chinois en 1926-27, laissa
froidement qu'Hitler prenne le pouvoir, détruisit avec ses propres flics la
révolution Espagnole, s'allia tout de suite avec Hitler, lui fournit du
matériel de guerre et de matières première, obtint de ce dernier les états
baltes et la moitié de la Pologne, s'allia ensuite à l'impérialisme le plus
fort du globe, impérialisme avec lequel elle se répartit l'exploitation et la
domination politique de l'humanité et avec la complicité duquel elle réprima
toutes les insurrections et les luttes surgissant dans sa zone. L'accord de
Potsdam stipule que les signataires, la Russie et les États-Unis
principalement sont les gardiens du maintien de l'ordre dans le monde. Le
chemin du stalinisme a été : de l'imposture sur le socialisme dans un
seul pays au socialisme dans aucun pays. Telle est sa nature, pure
pratique contre- révolutionnaire derrière laquelle il n'y a rien d'autre
que l'accumulation élargie du capital par une caste centralisée,
privilégiée et despotique comme la bourgeoisie ne l'à jamais été.
Et dans cette pratique néo-réactionnaire
et criminelle sont inclus sans exception, tous ceux qui ont agit et écrit
pour le stalinisme en Russie et hors de la Russie, qu'ils soient ou non
dissimulés par des rhétoriques philosophiques existentialistes,
économistes ou dans des gloses de Marx et de Lénine. Toute
contre-révolution est guidée par "ce principe" quelqu'en ait
été son verbiage mensonger. Mais la contre révolution stalinienne laisse
loin derrière elle les pires d'entre elle invoque le socialisme de sa
monstrueuse falsification quand elle invoque le socialisme, mais avant tout
parce que sa continuité dépend de sa capacité à empêcher la révolution des
révolutions du genre humain, la Révolution Communiste.
Le Stalinisme c'est cela, que le
personnage soit vivant ou mort. Tous les mensonges, tous les servilismes, touts
les cruautés, toutes les hypocrisies, en un mot, toutes les aliénations causées
par des millénaires d'exploitation, il les utilise, il les confère et les
pousse à l'extrême pour fermer le passage à la révolution. Le Marxisme - Léninisme
avec ou sans guillemets dans sa formulation complète représente, en arguments
et en faits, ce qu'est la momie de Lénine par rapport au régime : un simple
étendard attrape -couillon, quelque chose comme " le socialisme
allemand" et l'évocation de Nietzsche par le troisième Reich. (Voir
définition du mot déstalinisation)
MARXISME-LÉNINISME: Acception révolutionnaire
Le Léninisme n'existe pas en tant que
vision particulière du monde ou de lutte de classes. Lénine se considérait
comme disciple de Marx et n'a jamais prétendu le surpasser ou apporter du
nouveau à ses développements théoriques. Réussites et erreurs à part, on ne
peut dire de Lénine comme de Trotzky qu'il fut un des plus grands
révolutionnaires contemporains. Les inventeurs du léninisme sont les
représentants de la tendance contre- révolutionnaires dont les intentions
perfides étaient dirigées alors contre l'opposition de gauche de Trotzky et en
fin de compte contre le prolétariat mondial lui-même. Le stalinisme a prétendu
mettre sur le compte de Lénine, comme originalité marxisme - léninisme, l'idée
d'une dictature du parti unique sans fractions ni discutions idéologiques
internes, en un mot l'idée du totalitarisme. Ce fut une des premières
falsifications.
En effet le préambule de la loi
qui supprimait les autres partis et les fractions au sein du parti
Bolchévik, préambule écrit par Lénine lui même et jamais publié par ses
embaumeurs, déclare sans équivoque qu'il ne s'agit pas d'un principe
révolutionnaire mais d'un moyen provisoire que le pouvoir, vue la précarité de
la situation, était contraint d'employer. C'était un signe de faiblesse et non
de force. Il est vrai que cette mesure servit surtout, en convergence avec la
nouvelle économie marchande (NEP) à inciter toutes les ardeurs conservatrices
et a concentrer le pouvoir au main des futurs contre révolutionnaires
encore tapis dans l'ombre. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut attribuer à
Lénine la paternité organique de la contre révolution. Quelque soit la manière
dont on juge son oeuvre, il ne prétendait pas autre chose qu'appliquer le
marxisme, qu'il ait réussi ou qu'il se soit trompé. Il s'agit donc d'expliquer
clairement ce que l'on doit comprendre par marxisme.
Avant tout il faut nier l'existence
d'une doctrine que l'on pourrait dénommé marxiste. Marx avait en horreur de
toute doctrine pour aussi avancée qu'elle se soit prétendue, et son oeuvre est
la réfutation incessante de tout système philosophique ou politique. En effet,
une interprétation dialectique, c'est à dire révolutionnaire du monde extérieur
et de l'histoire serait impossible si ceux-ci n'étaient pas entre eux et en
eux-mêmes changements, unités contradiction en même temps, stabilité et
mutation. Les lois de la dialectique elle-même ne peuvent échapper à l'altération
et au changement pas plus que dans les temps infinis l'ectopie de l'univers
c'est à dire son état énergétique le plus immuable qu'on connaisse. Ainsi donc,
par facilité terminologique et uniquement comme synonyme de
révolutionnaire il est possible de parler de marxisme, mais en aucun cas on ne
peut en parler comme d'un système achevé, à paraphraser et à utiliser comme la
géométrie euclidienne.
Philosophie, économique et politique,
l'oeuvre de Marx et d'Engels - tend à appréhender les facteurs objectifs et
subjectifs qui agissent dans l'histoire en se modifiant réciproquement
sans que leur hégémonie motrice soit toujours équilibrée et s'incline
dans le même nom. De là découle une des premières affirmations :"les
révolutions sont les locomotives de l'histoire". Cela étant, il n'y aurait
jamais eu une seule révolution sans une conscience plus ou moins claire
de ce qu'il y avait à faire, en dépit du fait qu'elles aient été représentées,
non par la conscience de l'homme, mais par la conscience d'une classe en
son sein. Ce marxisme proclame la nécessité d'une révolution
communiste, non comme desideratum, non comme un idéal à atteindre mais comme
résultante de l'oeuvre économico-culturelle de l'humanité dans sa phase
capitaliste ; non comme résultat obligatoire ou automatique de cette oeuvre,
mais de l'action révolutionnaire que peut exercer sur elle la classe que
le capital exploite. La revendication d'ABOLITION DU
TRAVAIL SALARIÉ résume toute l'oeuvre de Marx, c'est le
moteur de la révolution communiste, la clé unique de la disparition du
capitalisme et la réalisation d'une civilisation nouvelle, sans classe et sans
État. Les menteurs de Moscou et de Pékin qui maintiennent le travail salarié y
compris sous des formes encore plus draconiennes, sont tout aussi ennemis des
révolutionnaires, de ce que l'on pourrait appeler marxisme, que les patrons du
bloc occidental. Leurs escroqueries sur la mission socialiste de l'État sont
directement apparentées à celles d'Hitler qui se prévalait également de Hegel
sur cet aspect. Pour Marx, surtout après la "Commune de Paris", et
pour ceux qui ont épluché la révolution russe ainsi que la contre révolution
stalinienne, l'État, particulièrement dans son dernier souffle "d'Éat
ouvrier" ne peut accomplir aucune mission économique; L'organisation de la
force post-révolutionnaire improprement appelée Éat ouvrier, doit disparaitre
par la suppression de la loi capitaliste de la valeur ou sinon il récupère sa
traditionnelle fonction d'Éat oppresseur et exploiteur de la majorité par une
minorité. Il est exclu que ce qui a été l'aboutissement de millénaires
d'esclavages et de crimes de toute sorte puisse se transformer en planche de
salut.
[3ème Partie]
10. AUTO- CRITIQUE: Acception
truandée
Confession laïque de fautes et de délits
inventée, imposée, par coercition et la terreur policière, aux adversaires
critiques du stalinisme. L'histoire de l'humanité n'enregistre rien de plus
répulsif et de plus abject que ce procédé politico-terroriste ; pas même les
procédés de l'inquisition. L'opposition exprimée ou tacite au pouvoir existant
(pouvoir de la contre révolution) n'était pas combattue avec des idées et
encore moins débattue en public. On détenait les coupables on les torturait
physiquement et moralement ainsi que les membres de leur famille, pendant des
mois, des années si besoin était, jusqu'à ce qu'ils confessent qu'ils avaient
tort et que leurs sbires, surtout le premier d'entre eux" le grand et
génial Staline" avaient raison. Dans les cas peu grave, "le
coupable" pouvait en se prostituant réintégrer les rangs du Parti-Etat au
moins dans une catégorie plus basse. Dans la majorité des cas, ce qui
représenta des millions et non pas des dizaines ou des centaines de milliers de
cas, la "confession" appelée auto-critique servait en fait à aller
mourir en Sibérie par le travail forcé.
Le pinacle de cette vaste et sanglante
répression – indescriptible et par le nombre et par ses sévices et sa portée
réactionnaire – est constitué par les grandes falsifications de Moscou de 1935
à 1938. Des hommes prestigieux de 1917, compagnons de Lénine et de Trotzky
furent contraints d'admettre qu'ils travaillaient pour Hitler (ou pour le
gouvernement américain, selon les alliances du Kremlin) sans autre but que celui
d'abattre la "patrie du socialisme", ainsi que le père des peuples
lui-même, Staline en personne. Les procès, dont un des procureurs, dont
Vychinski ancien allié des gouvernements blancs qui combattirent la révolution,
étaient répétés comme des pièces de théâtres, jusqu'à ce que la haute
canaille dirigeante obtienne les effets désirée.
Le procédé est inséparable du
stalinisme qui l'a exporté dans tous les pays où il domine. En Chine il est
appliqué en y ajoutant souvent un trait odieux. Les victimes doivent réciter
devant des assemblées spécialement constituée à cet effet, les fautes et les
crimes qui leur sont attribuées, et doivent louer la justice et la clairvoyance
de leurs bourreaux étant ensuite exécutées sous les ovations. C'est cette approbation
"enthousiaste" des masses que le gouvernement russe organise par des
campagnes nationales politico-policières demandant condamnations et exécutions.
Il s'agit en fait d'une synthèse de la loi du "lynch" pratiquée
anciennement aux États-Unis sous couvert de justice populaire (surtout contre
les noirs) et des pendaisons dans les camps de concentrations de Hitler en
présence des autres détenus et de la musique de Wagner. Les dictateurs de poche
cubains et albanais ont eux aussi satisfait leurs instincts et c'est avec ce
genre d'actes de foi staliniens qu'ils ont consolidé leur pouvoir.
En bref, l'auto-critique et son
prolongement, la confession En bref, l'auto-critique et son prolongement, la
confession de crimes inventés, a servi et sert encore au stalinisme pour
envoyer les révolutionnaires au cimetière en les couvrant de boue. Plus tard,
ce procédé fut utilisé contre les complices désobéissants du stalinisme. Tout
ce terrorisme, la falsification des idées et de l'histoire de la révolution, la
perversion planifiée des mentalités par la presse, la radio, la télévision, la
littérature, le cinéma et même la peinture et la musique, sans oublier les
exercices spirituels qui generis que sont dans de telles conditions les
assemblées politiques et syndicales, ferment la superstructure intellectuelle
de la contre-révolution stalinienne, du capitalisme d'état. (1)
AUTO- CRITIQUE: Acception révolutionnaire
Dans la mesure où il serait possible
d'employer le terme auto-critique, il ne signifierait pas autre chose que la
réflexion d'une personne sur sa propre situation et sur ses propres idées
, réflexion non imposée ou faite à la demande, mais émanant spontanément de
chacun et sans conséquences répressives. Tout révolutionnaire, toute personne
honnête se fait cette critique au cours de sa vie, suivant sa capacité
introspective. Cette introspection ou auto-critique est contenue dans ce que
l'on appelle expérience, chose qui ne peut être niée par des expériences
négatives, réactionnaires ou même criminelles, ce dont il ne s'agit pas de
parler ici. Zinoviev faisait sa propre critique quand il déclarait en privé :
"les deux grandes erreurs de ma vie consistent en ceci : " m'être
opposé à l'insurrection d'Octobre et d'avoir appuyé Staline contre
Trotzky". Mais il mentait, lorsqu'exténué par la torture, devant le
bourreau préféré de Staline, le Vychinski, il affirmait avec une faible voix de
mort vivant être " une vipère lubrique" manipulée par Hitler contre
" le génial Staline" les deux futurs alliés.
---:--
(Note 1) "L'aveu" de Jack
London, livre et film, donne une idée de la
technique policière mise en branle pour obtenir des
"auto-critiques" et des "confessions". Mais non de sa
signification profondément réactionnaire. London, qui d'autre part, a mis son
grain de sel dans la défaite de la révolution espagnole et dans la
falsification de son histoire, n'a pas ouvert sa gueule lors des procès de
Moscou, ni plus tard en Tchécoslovaquie, jusqu'à ce que le sort, en tant
qu'agent des crimes d'autrui, ceux de Staline et de Rakovski, ne le fasse
devenir "une vipère lubrique". Le personnage n'en est pas moins
un aspirant de ce que bourgeois et staliniens s'accordent à appeler "
socialisme à visage humain" (Voir la signification de ce résidu dans la
suite de cet article dans les numéros ultérieurs)
11. DÉSTALINISATION : Acception truandée
Micmac démagogique de la haute
bureaucratie russe mis en branle pour décharger sur le cadavre de Staline sa
propre responsabilité des incontestables crimes politiques et sanglants
perpétués du vivant de ce dernier. Se sachant haie sur toute l'étendue de son
empire, la caste dictatoriale a voulu profiter de la mort du dictateur pour avoir
la population à bien, ou pour apaiser sa haine. C'est ce que reconnaissait
explicitement Khrouchtchev en déclarant que la dénonciation de Staline était
devenue indispensable pour combler l'énorme fossé existant entre la classe
ouvrière et le Parti. Ce dernier gouverne et s'impose partout entouré d'une
hostilité silencieuse, d'une opposition générale qui même sans articulation
organique et sans orientation politique claire affaiblit l'efficacité (quand
elle ne l'annule pas) des plans économiques et des projets gouvernementaux. Ses
complices et successeurs croyaient palier» à ces graves difficultés en mettant
la terreur policière permanente sur le dos de Staline.
La dénonciation de Staline est du style
grossier caractéristiquement stalinien, tant par son énorme tromperie que par
l'explication du terrorisme offerte par les dénonciateurs. Ce ne pouvait être
autrement, car le stalinisme, ce n'est ni Staline en personne, ni les
"violations" de la légalité " soviétique ", moins encore "
le culte de la personnalité " autant dire le démon. Non, le stalinisme se
situe précisément au delà des violations et des abus, c'est la légalité même
dite à tort soviétique (1). Elle fut imposée en même temps que la
contre-révolution se consolidait comme capitalisme d'Etat et c'est son
expression juridique. Pour cela même, tout acte, toute déclaration d'un
représentant de ce régime - ou de ses commanditaires dans le monde — ne peuvent
être que des actes ou que des déclarations staliniennes, sans que le masque
adopté importe. Le déshonorant servilisme avec lequel toute la haute et basse
bureaucratie vanta le chef, rampa et se prosterna à ses pieds, est également
une requête du régime, son émanation spirituelle. Il s'agit des rapports "
humains " qui émanent de la structure économico-politique et de la
légalité de la contre-révolution.
Aucun crime de Staline n'aurait existé
s'ils n'avaient correspondu aux intérêts présents et aux besoins futurs du
régime, de l'ensemble des individus qui l'incarnaient s'octroyant tant et plus
de privilèges que l'ancienne noblesse et bourgeoisie. Il s'agit donc de CRIMES
DE LA CONTRE-RÉVOLUTION STALINIENNE, et non seulement de celui qui la
dirigeait. Et le plus grand de ces crimes, dénoncé dans la partie du lexique
publiée dans le numéro antérieur d'Alarme, est la destruction de toutes les
tentatives de révolution mondiale, à commencer par la révolution russe et se
parachevant par l'espagnole. De là proviennent tous les autres crimes y compris
la falsification systématique de l'histoire et des idées.
1) Les soviets furent officiellement
dissouts il y a environ 60 ans aujourd'hui, et annulés comme organes
d'expression et de pouvoir depuis bien longtemps avant.
Il ne peut y avoir d'autre explication
matérialiste. Loin de cette explication, la bureaucratie, continuatrice de la
contre-révolution, -se montre incapable de dire autre chose que des niaiseries
sur les abus, les violations ou les erreurs personnelles de Staline. Par contre
elle le vante toujours pour son oeuvre sociale, ce qu'il y a de plus criminel
en lui, et qui se trouve à l'origine des déportations en Sibérie par dizaines
de millions, des assassinats.par dizaines de milliers, des procès abjects de
Moscou et autres, de l'exploitation redoublée et de l'enchaînement total du
prolétariat, en somme de la réactionnaire légalité russe.
C'est ce qui explique que les méthodes
de Staline n'aient disparu à aucun moment : ni la terreur, ni les fausses
accusations contre les opposants actifs ou passifs, ni même la violation de la
légalité. La bureaucratie «qui n'a même pas réussi, en son propre sein, à
établir des relations sures, comme celles des privilégiés des autres
despotismes, comme par exemple le franquisme. C'est un despotisme asiatique sur
la base du grand capital industriel.
Les micmacs de la destalinization a tout
au moins servi à encourager tous les opposants, qui élèvent la voix chaque fois
un peu plus ; d'autre part, aspect non moins important, ça a servi à mettre en
évidence mieux que jamais la méprisable qualité de l'homme stalinien. Les mêmes
individus qui devant Ie -simple nom de Staline entraient en transe délirante,
lui juraient fidélité personnelle et présentaient les plus horrible des crimes
de son règne comme des mesures de salubrité pour l'humanité, ont applaudi ses
accusateurs, ont eux-mêmes accusé et rejettent sur son génie l'immondice dont
ils sont les co-auteurs et qu'ils ont en eux jusqu'à la moelle. Demain ils
applaudiraient à toute hypothétique restalinization. La contre-révolution ne
pouvait engendrer des créatures moins viles que celles-là.
Enfin, si l'oeuvre générale du
stalinisme se caractérise par un recul prolongé de la révolution mondiale, et
par une prostitution des consciences, prostitution plus accentuée en Russie et
ses copies conformes, Chine et Cuba comprises, une offensive révolutionnaire
gigantesque est en gestation par réaction contre lui.
A lui mieux qu'à quiconque correspond le
dicton : " Dans l'histoire, comme dans la nature, la pourriture est le
laboratoire de la vie
DÉSTALINISATION : Acception révolutionnaire
Elle est très simple, elle est résumée,
tout ajout étant superflu, par la dernière déclaration de Natalia Sedova
Trotsky :
" La terreur policière et les
calomnies de Staline n'étaient que l'aspect politique d'une lutte à mort contre
la révolution, menée par l'ensemble de la bureaucratie. On ne peut donc
attendre le rétablissement de toute la vérité que de l'anéantissement de cette
bureaucratie par la classe ouvrière qu'elle a réduite à l'esclavage. Je
n'espère rien du Parti russe ni de ses imitateurs foncièrement
anti-communistes. Toute déstalinisation s'avérera un leurre, si elle ne va pas
jusqu'à la prise du pouvoir par le prolétariat et la dissolution des
institutions policières, politiques, militaires et économiques, base de la
contre-révolution qui a établi le capitalisme d'Etat stalinien.
12. AUTOGESTION : Acception truandée.
Fut introduite par Tito avec l'intention
de dépasser la stagnation de l'économie yougoslave et de tromper le prolétariat
mondial sur la nature de cette dernière. A connu par la suite une certaine
vogue dans les pays comme l'Algérie et même en Russie. A obtenu l'approbation
de certains groupes européens dits gauchistes en tant que revendication et
projet. Le mot se réfère à l'autogestion de chaque entreprise par elle-même,
comportant des limites passées sous silence par ses défenseurs. Nous parlerons
plus en avant de certaines d'entre elles.
Avant il faut préciser que l'autogestion
dans un sens strict et archi-strict est comme la prose que monsieur Jourdain
utilisait sans le savoir. De la même façon, les messieurs Jourdain qui
pullulent aujourd'hui en politique, ignorent que devant leurs yeux, ils ont
autant d'exemples d'autogestion que d'entreprises de propriété individuelle,
bourgeoises, simplement perçues comme telles. Je même les entreprises par
action, pour autant qu'elles ne soient pas financièrement dominées par des
banques ou par des trusts. Jusqu'à l'apparition du grand capital industriel,
presque toutes les entreprises s'autogéraient, elles étaient ce qu'on veut nous
présenter aujourd'hui comme une nouveauté, presque comme une découverte. En
effet, chacune faisait son propre projet de production (plan), coordonnait ses
divers aspects, surveillait son application dans le processus de travail,
plaçait ses produits sur le marché, distribuait la plus-value obtenue selon les
convenances du cycle de production suivant. L'entreprise, personnifiée par le
capitaliste propriétaire, était maître de réinvestir, accumuler ou gaspiller
les bénéfices.
L'autogestion des truands politiques
actuels comporte bon nombre de restrictions. Il suffit de signaler les deux
principales pour nous éclairer :
1) Ce que fait produire une entreprise
–quantité et qualité- lui est signalé impérativement ou à titre indicatif par
une direction économique (plan) placée au-dessus d'elle ;
2) les bénéfices de toutes les
entreprises sont concentrés et utilisés à volonté par cette même direction,
assignant une partie des bénéfices à chaque «entreprise selon ses mérites. A
son tour, cette dernière est distribuée selon les échelons de bons services par
la direction de l'entreprise, toujours sous l'emprise du Parti unique. Pourquoi
alors parler d'autogestion, puisque cela suffit à la rendre impossible ? Tout
simplement parce que les inventeurs du procédé que le terme autogestion
désigne, sont des arnaqueurs politiques qui se présentent comme des amis du
prolétariat, étant de fait et de droit, là où ils gouvernent, ses exploiteurs
attitrés. Ce que fait en réalité, la direction économique est de décharger sur
les travailleurs de chaque entreprise la responsabilité de l'exécution de ses
décisions, forçant ainsi la collaboration entre capital et travail si chère aux
anciens réactionnaires, depuis Hitler et Mussolini jusqu'à Franco et
Papandréou.
Le fait même de parler d'autogestion des
entreprises montre la nature capitaliste de ces dernières. En effet, là où elle
existe, quelque soit le pays, les ouvriers se voient contraints de vendre leur
force de travail aux propriétaires du capital, instruments de travail compris.
Le prix qu'ils en perçoivent est inférieur à la valeur que leur travail ajoute
aux produits fabriqués. La différence, la plus-value, est propriété d'usage et
d'abus de la haute direction économique. Comme cette direction se confond avec
le gouvernement dictatorial qui concentre entre ses mains le pouvoir policier,
juridique et législatif, on comprendra ce que le préfixe auto ajoute au
fonctionnement capitaliste des entreprises. Tel le protestantisme qui demandait
à chaque chrétien de devenir son propre sacerdote, le capitalisme des autogestionnaires
demande à chaque ouvrier, avec tout le poids de leurs pouvoirs illimités,
d'être son propre contremaître, son propre chronométreur; il demande de
s'ériger en représentant du capital face à sa propre nature et conscience
d'homme exploité.
La paye de l'ouvrier change alors en
fonction de la prospérité du capital investi dans l'entreprise, et en fonction
de sa vénération ou de son irrévérence envers les normes de production et de
discipline qui lui sont dictées. Depuis plus d'un siècle les capitalistes ont
appris à admettre aux ouvriers a titre de participation aux bénéfices une
partie du salaire une fois la comptabilité établie.
AUTOGESTION : Acception révolutionnaire.
Inexistante. Toute autogestion,
"vraie" ou "fausse" est capitaliste. Les révolutionnaires
revendiquent la gestion ouvrière de l'économie (distribution comprise) à
l'échelle nationale, internationale, mondiale. La classe ouvrière elle-même, à
travers des organismes spécialement choisis à cet effet, détermine le projet de
production ou plan, par rapport à la nécessité historique urgente de la
suppression du travail salarié, début obligatoire de la disparition du
capitalisme et des classes. Ce qui constitue aujourd'hui » (Etats-Unis, Russie,
Chine et autres pays sans exception) la plus-value ou temps de travail non payé
aux ouvriers, gratuitement réalisée pour le capital, irait alors , en partie à
la consommation immédiate, en partie à la création de nouvelles sources de
production — et non à des investissements de capital – le tout toujours décidé
et étroitement surveillé par les représentant librement. L'élus de manière que
chaque individu ou groupe d'individus soit en condition de vérifier comment le
produit social destiné à la consommation immédiate est distribué et ce qu'il
advient du produit non consommé.
Nous nous trouvons à mille lieues des
tromperies verbales, magouilles organiques, pressions économiques et policières
de l'autogestion. Entre le capitalisme, quel qu’en soit la forme, et
l'organisation du socialisme immédiatement après la révolution, les mutations
qui les distinguent sont plus grandes qu'entre le singe et l'homme. La chaîne
qui maintient l'ouvrier comme esclave et l'humanité entière aliénée est faîte
de travail salarié. Il ne s'agit pas de la renforcer avec des primes, des
supposées participations aux bénéfices et d'autres prétextes qui obligent
l'ouvrier à intensifier son travail pour gagner un peu plus, sans qu'il ne soit
jamais maître des produits. Non, la révolution permet à la classe entière de
consommer plus, sans vendre sa force de travail, d'augmenter la production en
diminuant le temps qui lui est consacré. Les applications techniques peuvent
mener jusqu'à l'automation complète de tous les moyens de*.production non
directement liés aux cycles annuel agricole. Il n'y a pas révolution là où
l'homme n'est pas maître de son travail et par conséquent des produits de ce
travail.
13. ANTI-IMPÉRIALISME : Acception truandée
Commence où finit ce qui est
révolutionnaire. Sous couvert d'une lutte contre un impérialisme, en général le
yankee, agit en faveur d'un autre, en général le russe, mais ce peut être
également le chinois ou d'autres encore. Historiquement cette désignation
apparait comme le résidu immédiat de la victoire du stalinisme en Russie, la
suscitant comme tendance pseudo — révolutionnaire, et la fomentant entre les
deux guerres. Inaugure officiellement une politique de puissance capitaliste au
sein d'autres encore plus fortes, qui avec le temps et l'aide abondante des
États-Unis octroya à la Russie le rang de seconde puissance impérialiste.
Ce n'est pas la première fois, peu s'en
faut, qu'un pays impérialiste ou désirant l'être, dit, agit et contribue à la
lutte armée contre d'autres pays dont il convoitait la domination économique ou
territoriale. A l'aube du capitalisme, ce fut la lutte de la France et de
l'Angleterre contre l'Espagne, en mer, en Europe et en Amérique. L'Angleterre
elle-même et les États-Unis, alors en position d'aspirant appuyèrent à l'aide
d'armes et de rhétorique propagandiste que l'indépendance de toute l'Amérique
Latine où bientôt l'impérialisme britannique allait être dominant. Les
États-Unis provoquèrent la lutte à leur tour contre ce dernier et à la fin du
siècle devaient déclarer la guerre à l'Espagne et allait " mettre la main
sur les Philippines et Cuba au nom de la liberté et de la souveraineté
nationale. Hitler en personne s'élevait d'indignation contre " les
ploutocrates " qui s'étaient partagés le monde sans rien laisser à
l'Allemagne, c'est ce qui lui valu la sympathie de presque tous les
nationalistes, depuis Perón jusqu'à Soekarno en passant par les leaders arabes.
Il y a peu de temps encore, nous avons vu la France, à peine relevée
militairement en Indochine par l'armée yankee, entonner son couplet
anti-impérialiste. En somme, 1'anti-impérialisme n'est qu'un aspect du combat
inter-impérialiste. Lorsque ce combat se concrétise en guerre mondiale,
l'anti-impérialisme se trouve de fait absorbé par l'un ou l'autre camp.
Ce qui caractérise les
anti-impérialistes de maintenant est leur charlatanisme révolutionnaire en même
temps qu'un esclavage total par rapport aux intérêts, aux notions et aux
méthodes du capitalisme décadent et corrompu jusqu'à la puanteur. Ils
prétendent construire des nations souveraines et grandes, ce qui fut l'oeuvre
du capitalisme ascendant, alors qu'aujourd'hui il est urgent de supprimer les
frontières et d'enfouir dans le passé toutes les grandeurs nationales ; ils
sont fiers de leur patrie tout comme le bourgeois le plus obtus le patriotisme
étant l'un des pire toxique ide vieillie réaction à extirper des consciences
aliénées ; ils projettent l'industrialisation par l'étatisation de l'économie
-ce qu'ils nomment socialisme et quand ils arrivent au pouvoir ils établissent
des méthodes de travail et d'exploitation encore plus dures que leurs
prédécesseurs ; en somme ils parlent de révolution quand ils ne sont qu'une
nouvelle réaction. Ils se trompent même là où ils sont sincères, car en retard
de plus d'un siècle : l'aspiration à constituer une nation indépendante. Ils ne
peuvent développer leur industrialisation capitaliste, ou ne serait-ce que la
faire vivoter, qu'en se pliant à la puissance impérialiste occidentale ou
orientale.
Rompre cette puissance est une
impossibilité physique à moins de liquider la contradiction capital-salariat en
faveur du second terme, seule souveraineté révolutionnaire et clef de la
souveraineté de chaque individu dans une civilisation communiste mondiale. Mais
ces messieurs appartiennent au facteur capital de cette contradiction. La seule
chose qu'ils peuvent faire est de canaliser vers d'autres caisses capitalistes
la plus—value arrachée aux travailleurs de leur pays sans compter celle qu'ils
s'approprient directement. Même ainsi, la puissance économique internationale
du capitalisme le plus fort, celui des États-Unis, récupère par mille chemine
scabreux une partie de la plus-value absorbée par des tiers, même lorsqu'il
s'agit de la Russie ou de la Chine. Les messieurs anti-impérialistes ne peuvent
échapper à la condition d'agents du grand capital international.
Mais bien avant d'arriver à ces
résultats, et même sans les obtenir, ils ont déjà rendu à l'impérialisme du
dollar d'une part, à celui de la contre-révolution russo-chinoise d'autre part,
le plus précieux des services : refuser la lutte de classe prolétarienne
internationale par l'adoption de la lutte entre capitalistes. Amis ou ennemis,
le jeu se joue entre truands.
ANTI-IMPÉRIALISME : Acception révolutionnaire
Inexistante dans un sens strict car les
travailleurs de chaque pays, y compris les plus saccagés par un impérialisme,
ont comme ennemi de classe immédiat leurs exploiteurs compatriotes, à travers
lesquels seulement ils peuvent porter préjudice au capital impérialiste et
susciter l'action du prolétariat des pays exportateurs de ce capital
impérialiste. C'est la lutte du monde du travail contre le capital national et
international qui, le détruisant, achèvera l'impérialisme. Les révolutionnaires
doivent se dépouiller de tout attribut national, se débarrasser des tares
patriotiques comme des poux, afin d'être à même d'organiser partout la
rébellion des salariés.
" Toute lutte nationale est
réactionnaire. Colonies ou métropoles, Russie ou États-Unis, les exploités
doivent avoir pour objectif universel immédiat le combat pour la prise du
pouvoir, l'expropriation du capital privé ou étatique, la socialisation
internationale de la production et de la consommation " déclaré, le "
Pour un Second Manifeste Communiste " du F.O.R.
Le problème posé dans des termes de
classe (il n'y en a pas d'autres) les anti-impérialistes apparaissent corps et
âme comme des menteurs, soldats volontaires ou mercenaires d'un autre
impérialisme et pionniers d'une troisième guerre mondiale. Cela n'empêche pas
qu'une partie d'entre eux soit à son tour trompée. De toute façon, un des
premiers devoirs est de les mettre en évidence comme ennemis de classe du
prolétariat. Ceux qui n'accomplissent pas cette tâche oublient, quand ils ne le
trahissent pas complètement, le principe invariant : " Contre la guerre
impérialiste, guerre civile. "
Rétorquer avec des textes de Lénine,
Trotsky ou de la 3ème international est une pure tergiversation exégétique.
Indépendamment des erreurs encourues dans ces textes - et pas seulement celles
dues aux émasculations anti-impérialistes - les faits et coordonnées qui leurs
servaient d'orientation ne sont plus valables aujourd'hui, ils ont changé ou
disparu. Les coordonnées dont doit partir la pensée révolutionnaire dans
l'actualité sont les suivantes :
1°) Le système de production capitaliste
et sa distribution basée sur la vente de marchandises, dépasse les frontières
et resserre sans cesse les amarres qui lient les faibles aux forts. Mais le
monde est une seule entité économique à partir de laquelle on doit élaborer le
projet révolutionnaire.
2°) Le cycle de la civilisation
capitaliste est clôt et ses résultats- matériels sont suffisamment amples pour
accomplir la révolution socialiste partout.
3°) La croissance industrielle des pays
arriérés est toujours inférieure à celle des pays avancés sans que pour autant
qu'on puisse parler de développement de la civilisation capitaliste, ni
d'émancipation des premiers par rapport aux seconds. La concession formelle
d'indépendance n'implique même pas un affaiblissement de la puissance
impérialiste, fait politique important sur lequel comptaient les résolutions
des trois premiers congrès de la 3éme Internationale.
4°) Les révolutionnaires des pays
arriérés doivent baser leur tactique et leur stratégie en tenant compte du
développement économique actuel et possible des pays lés plus industrialisés.
Ils doivent viser, non à l'indépendance nationale, objectif réactionnaire, mais
à l'unité d'une économie socialiste à établir dans tous les continents.
5°) Les révolutionnaires doivent agir
comme si le monde entier était un seul pays.
6°) Toute lutte nationale est donc
étrangère aux exigences de la révolution communiste mondiale et opposée à elle.
14. GUERRE DE GUÉRILLA : Acception truandée
Prolongement militaire de la politique
de puissance capitaliste mise en jeu par Moscou au son d'anti-impérialisme ou
anti-fasciste, terme défini ci-dessus. L'introduction de ce changement ou
mutation régressive eu lieu en sous-main, tout comme la transformation de la
révolution russe en contre-révolution. Si cette dernière s'est révélée comme le
fait réactionnaire le plus important de ce siècle jusqu'à présent, la guerre de
guérilla a été un de ses instruments tactiques préférés, surtout là où l'instrument
stratégique, l'appareil de guerre russe, n'entrait pas ou ne pouvait pas entrer
en action.
L'instrument est toujours en consonance
avec l'objectif historique. A l'objectif historique du prolétariat, la
révolution mondiale, correspond l'organisation de sa propre rébellion comme
instrument à partir des principaux centres sociaux, les villes. A l'objectif de
la contre-révolution stalinienne, la domination territoriale ou commerciale
d'autres pays, ne pouvaient correspondre que des «méthodes militaires, car
elles sont aussi antithétiques à la lutte des exploités qu'adéquates à la lutte
de ses exploiteurs.
Ayant compris cela, les hommes du
Kremlin, en guise de première tentative, mirent Mao-Tsé-Tong en action une fois
la révolution prolétarienne chinoise vaincue grâce à eux et au très intime
collaborateur d'alors : Chiang-Kai-Chek. Tous les praticiens et théoriciens
postérieurs de ce procédé, de Mao à Guevara en passant par Tito et Giap sont
des cadets de l'État-major russe. Aussi, sont fonction d'intérêts et de projets
contraires à la révolution communiste, les diverses désignations
attrape-nigauds qui ont été données au procédé : GUERRE POPULAIRE OU
RÉVOLUTIONNAIRE, ENCERCLEMENT DES VILLES PAR LA CAMPAGNE et des PAYS RICHES PAR
LES PAYS PAUVRES, GUERRE DE LIBERATION NATIONALE, GUERILLA URBAINE.
Déjà Mao, et Tito en Europe, doivent
leur pouvoir à la dernière guerre impérialiste; ce damier grâce à l'aide
anglo-américaine plus que russe, l'autre grâce à l'abstention des États-Unis,
qui reconnurent auparavant le droit, à Staline, d'étendre son influence en
Chine. Tous ceux qui voudront prendre la peine de jeter un œil dans les
bibliothèques de périodiques découvriront dans les journaux de l'époque le
rapport d'un ambassadeur itinérant américain qui conseillait à son gouvernement
de couper tout ravitaillement militaire et financier à Chiang-Kai-Chek, ce
qui fut fait. Alors l'armée de Mao entreprit la promenade militaire que la
propagande grossit par la s:ite pour la transformer en "longue marche".
Les mouvements guérilleros et nationaux postérieurs sont invariablement,
partout où ils ont eu ou auront lieu la conséquence de la guerre impérialiste
et des préparatifs d'une nouvelle.
Les conquêtes territoriales et
économiques de la Russie sont très importantes certes, mais celles des
Etats-Unis le sont plus encore par la domination, sans la nécessité d'une
occupation militaire stricte, de la quasi-totalité de l'économie mondiale. La
Russie a atteint le niveau de grande puissance impérialiste en seconde, mais très
en arrière de la superpuissance représentée par Wall Street, le "Pentagone
et la Maison Blanche. Nonobstant, les États-Unis ne se heurtent à la
Russie qu'en tant-que grande rivale % prendre en considération. Pékin aura beau
vociférer sur la complicité des deux puissances, la prochaine guerre mondiale,
si elle a lieu, aura lieu entre elles principalement. Ceci dit, la
disproportion du potentiel belliqueux et économique si défavorable à la Russie
–sans parier ici de ses problèmes internationaux- lui impose une tactique à
long terme, destinée à diminuer la disproportion en enlevant aux U.S.A. des
positions stratégiques -, et économiques.
De là, l'appui aux mouvements
anti-impérialistes, politiques ou de guérilla, quel qu’en soient les auteurs,
quand elles ne les créent pas elle-même, du moment qu'ils causent des
préjudices et des problèmes à sa rivale. Dans cet ordre tactique s'incluent des
faits aussi différents que l'appui au Vietnam du Nord, au Pakistan, au monde
arabe comme ensemble racial, l'accord avec la politique extérieure du
gaullisme, les tractations politiques et financières avec l'Allemagne Fédérale,
le protectorat russe sur Cuba, la vente d'avions et d'armes aux militaires
grecs, la proposition faite au Japon de participer économiquement à
l'exploitation de la Sibérie (cela étant dirigé également contre la Chine), la
cordiale et rentable relation avec Suarte en Indochine, etc... Que la Russie et
ses partis aient retiré leur appui aux guérillas en Amérique Latine (et Castro
également) signifie seulement qu'elle peut tirer un profit plus important de
l'anti-américanisme des militaires et oligarchies, pour le moment du moins.
C'est ce qui apparaît clairement en Bolivie et au Pérou.
De toute façon, rien d'important ne peut
arriver contre l'impérialisme du dollar, que cela provienne, .de gouvernants ou
de détachements armés transformés en armée, sans que ce ne soit capté par la
Russie. La Chine, qui s'égosille en voulant faire pareil, se verra frustrée.
Ainsi la Corée du Nord lui échappe et à Hanoï sa voix est moins écoutée que
celle de la Russie. On peut assurer que la Chine ne recueillera que .les
miettes du festin inter-impérialiste dans la péninsule indochinoise... à Moins
que les États-Unis ne lui laissent une place pour contrecarrer la pénétration
russe.
Uniquement dans le domaine mondial de
l'effort inter-impérialiste et comme travaux d'approche vers une autre guerre,
on comprend l'apparition et la signification des guérillas, ainsi que leur
transformation en guerres limitées. C'est une règle invariable, pour ne pas
dire loi du mouvement historique lui-même, qu'elles ne surgissent qu'en absence
d'une activité révolutionnaire des masses, ou alors immédiatement après leur
écrasement. Mao entreprend ses activités militaires une fois la révolution
chinoise liquidée avec sa complicité. En Grèce, en 1944, le stalinien Márkos
fit de même après que son parti eut collaboré avec les troupes anglaises et
personnellement avec Churchill pour étouffer dans le sang une insurrection qui
réclamait "tout le pouvoir au prolétariat". Ho-chi-Minh liquida les
armes à la main la commune de Hanoï, assassina ses principaux dirigeants Ta Thu
Tau et Tran Van Tach, pactisa ensuite avec les troupes françaises pour liquider
prioritairement les fugitifs de Hanoï, qui constituaient des groupes armés. En
Indonésie, Tan Malaka et ses partisans, qui défendaient la révolution, furent
encerclés et assassinés par une coalition de staliniens et militaires dirigés
par Soekarno, philo-fasciste notoire. En Algérie, il ne se passait rien, si ce
n'est la découverte d'importants gisements de pétrole dont la domination
(Occident, Orient?) est en train de se décider. ..Enfin, à Cuba, Castro et
Guevara entrèrent dans la Sierra Maestra avec de l'argent et de la propagande
Yankee, sans rapport avec l'activité des exploités et en se montrant incapables
de la susciter. Ce fut la fuite de Batista, imposée par 1'ambassadeur
américain, qui entraîna la grève générale et permit à Castro de faire une
entrée magnifique à la Havane. Quelques années plus tard, la joyeuse clameur de
la multitude s'était transformée en pleurs.
Le cas de Cuba est certainement le
meilleur pour corroborer ce qui a été dit précédemment. Castro et Guevara
n'étaient pas des hommes de Moscou, mais des patriotes ordinaires et comme tels
des bourgeois de formation et d'intention. Leurs projets démocratiques ne
dépassaient pas ceux de Batista au début de sa carrière, quand il était sergent
et qu'il pris le pouvoir. Mais ils se trouvèrent prisonniers de Moscou aussitôt
qu'ils voulurent laisser tomber les béquilles de l'impérialisme du dollar. Pour
l'État-major moscovite, son implantation à Cuba à eu line importance
stratégique qui dépasse de beaucoup l'importance économique et à partir de là,
pour les États-Unis également. Le parcours maximum qu'un guérillero peut
effectuer va d'un centre de gravitation impérialiste à un autre.
Il faut préciser des aspects et des
conditions concrètes de guérilla, dont l'abondante littérature de Far-West
politique ne parle jamais. En premier lieu, ces guérillas n'existent pas dans
un sens propre £voir acception révolutionnaire), mais en tant que pelotons
armés venant de l'extérieur du pays ou préparés de l'extérieur, quand il ne
s'agit pas d'armées permanentes. C'est une armée que constitua Mao-Tsé-Tong,
dont la retraite était protégée par la frontière russe et par laquelle il était
ravitaillé; même chose pour l'Algérie entourée de pays arabes; ce fut également
une armée pour Ho-Chi-Minh, avec la Chine pour soutien et l'orographie si
favorable de la jungle. Le contact avec une frontière complice est décisif pour
les prouesses des guérillas "anti-impérialistes". Cela permet à
l'armée de "libération", non seulement un soutien logistique constant
mais aussi un refuge en territoire neutre lorsqu'elle est attaquée, pour réapparaître une fois hors d'atteinte. Sans la condition frontalière tout
tombe à l'eau; c'est ce qui arriva à l'armée de Márkos Vafiádis, dit Márkos,
dont les sanctuaires –comme on dit- se trouvaient en Yougoslavie. Lors de la
rupture de Tito avec Moscou, les " Libertadores" se volatilisèrent.
C'est seulement dans les pays de faible
extension territoriale, là où une seule bataille peut s'avérer décisive, que
des détachements militaires ont la possibilité de prendre le pouvoir sans
frontière-sanctuaire. De toute façon, leur existence dépend encore longtemps de
l'aide en armes et en munition de l'extérieur et de la spoliation de la
population. Telle est l'histoire jamais racontée de tous ces chefs guérilleros.
Au sein même de ces détachements armés, et cette situation empirant au fur et à
mesure qu'ils se transforment an armées, les relations sont des rapports de
subordination complète devant le commandement auto-désigné, avec toutes les
conséquences de discipline et de répression inhérentes au militarisme, jusqu'au
droit de vie et de mort sur le soldat sans grade.
Le CHEF doit être révéré, respecté et
obéi sans broncher; le CHEF doit être admiré par ses soldats comme un
super-homme. Lui fabriquer cette auréole est un des principaux gobe-mouches du
"guerrillerismes" actuel, comme on peut le vérifier dans le livre
creux de Debray "Révolution dans la révolution", et même par le ton
de la lettre de Guevara que son chef a faite connaitre 6 mois après sa
disparition. Même si cette lettre est une falsification, chose probable, la
manière dont elle a été écrite démontre l'architecture mentale de ses auteurs.
Lorsque les travailleurs, dans une révolution, prennent les armes et
combattent, ils établissent entre eux des relations de militants à militants,
non de subordonnés à chef. C'est ce qui se passa dans les milices ouvrières
espagnoles de 1936 et dans toute troupe révolutionnaire, depuis les "têtes
rondes "anglaises.
Le recrutement de nouveaux soldats est
une chose particulièrement infâme dans ce genre de guerre. Guerre imposée en
réalité, les commandements ont recours à la violence et même à la terreur pour
augmenter leurs effectifs. Même là où ils jouissent d'un certain nombre de
recrues volontaires, comme en Algérie et au Vietnam, ils n'ont pas reculé
devant des atrocités du type nazi –ou stalinien, ils se valent- en prenant des
mesures de représailles contre les récalcitrants et leurs familles, contre des
villes et des villages. En territoire français, le parti de la
"libération" tortura et assassina des algériens d'autres partis et
ceux du leur qui se refusaient à cotiser. Le nombre d'algériens ainsi envoyés
au cimetière dépasse probablement celui des victimes de la répression
française. Au Vietnam les méthodes de recrutement étaient les mêmes.
D'autre part, la dite guérilla urbaine
est un strident contre-sens inventé exprès pour embobiner. Il s'agit, tout
simplement, du terrorisme si pratiqué contre le tsarisme et autres tyrannies,
et en Espagne même au 19° et au début du 20°. La similitude est pourtant de
forme et non de fond. Le terrorisme du passé était pratiqués par des gens de
bonne foi, irréprochables, qui assénaient leurs coups sur les responsables les
plus hauts placés d'une tyrannie; ils ne prétendaient pas imposer leur
domination et ne se donnaient pas les airs messianiques du terrorisme urbain
actuel. Ce dernier est circonscrit dans le schéma de la guerre de guérilla
"anti-impérialiste", etc... Il contribue consciemment à exacerber la
répression gouvernementale et comporte des desseins tortueux aussi bien
nationalement qu'internationalement. Leurs coups de main, rapts, assauts,
attentats à la bombe, sans aucun rapport avec les problèmes du devenir
historique, ne créent au sein de la classe ouvrière aucun, mouvement politique.
Par contre, dans leur milieux les ambitieux font carrière.
Voilà ce que nous dit, sur le but de la
guérilla, l'homme si souvent vanté au nom de Guevara :" La possibilité du
triomphe des masses populaires en Amérique Latine apparaît clairement sous la
forme de guerre de guérilla faite par une armée de paysans qui détruit la
structure de l'ancien monde colonial". Après l'absurde "guerre de
guérilla faite par une armée", ce qui nous est offert, c'est
"l'encerclement des villes par la campagne", "des pays riches
par les pays pauvres", c'est "la pensée Mao-Tsé-Tong"
balbutiements de médium inspiré par Staline.
A partir d'une semblable niaiserie,
l'émancipation du prolétariat n'est pas l'oeuvre du prolétariat lui-même mais
...des paysans. Les esclaves salariés seraient .secourus par le
"minifundio" capitaliste. Telle est la découverte théorique de ces
messieurs anti-impérialistes.
En fait, réaffirmons-le, il ne s'agit
point d'une théorie ou d'un principe, mais d'une stratégie militaire dressée
pour faire passer l'axe impérialiste de l'Ouest | l'Est. Les guérillas ne
promettent l'écartèlement des latifundias en microfundias que pour les
transformer ensuite en propriété capitaliste étatique, de même que pour les
industries, les habitants de la campagne devenant ainsi des salariés. Loin
d'être brisées les structures capitalistes sont par ce moyen réorganisées et
revigorées au maximum. Si, laissant libre cours à l'imagination, après les
quatre ou cinq Vietnam que demandait Guévara, nous assistions à l'effondrement
de l'impérialisme américain, nous verrions également la plus-value mondiale,
qui aujourd'hui afflue vers lui, changer de direction vers la Russie ou la
Chine si les vicissitudes entre ces deux dernières se soldaient à l'avantage de
la seconde.
GUERRE DE GUERILLA : Acception révolutionnaire
Inexistante à notre époque. Lorsqu'elle
enlevait une dans le passé, elle fut révolutionnaire bourgeoise. Aujourd'hui
dans le cas où l'armée d'un pays serait dé« truite par l'armée d'un autre pays
qui s'installerait donc comme occupant, la défense nationale ne pourrait
exister que par l'adoption de la forme de guérilla ou de résistance nationale.
Celles-ci ne sont qu'un aspect irrégulier et provisoire de l'ancienne armée*.
D'autre part, l'acceptation de la défense nationale a toujours été comprise par
les révolutionnaires comme une désertion face à l'ennemi de classe. Ce n'est
pas parce que "leur" pays a été vaincu et occupé qu'ils vont
l'accepter dans sa forme irrégulière.
Faire partie d'une guérilla dans le
"maquis", la forêt vierge ou la montagne, c'est pratiquer la même
défense nationale qu'en s'engageant comme volontaire dans l'armée nationale. En
poussant la rigueur théorique à l'extrême, la différence –pour aussi énorme
qu'elle paraisse- entre la moins experte des guérillas et la guerre classique
ou thermonucléaire est juste quantitative, d'aucune façon qualitative. Et
l'aspect quantitatif diminue pour disparaître en définitive, en tenant compte
que l'une peut entraîner l'autre et qu'elle servit d'avant-poste pour cela dans
le passé.
Ce fut le cas de la résistance nationale
yougoslave, française, italienne, polonaise, etc...Ainsi que de la nouvelle
entente entre Mao-Tsé-Tong et Chiang- Kai-Chek pour Hitler "contre
l'envahisseur" japonais et en même temps contre la révolution. A travers
cette sorte de défense nationale, on passa à la défense nationale régulière et
à la conservation d'un capitalisme qui n'avait plus aucun droit à la vie. C'est
de tout cela que provient le bourbier dans lequel se trouve le prolétariat.
La guérilla est une méthode de lutte bourgeoise
—.compatible avec le développement du capitalisme, l'indépendance nationale et
la révolution démocratico- bourgeoise. Tel était sa raison d'être dans le
passé, avec ou sans succès, et sans tenir coopte des cas particuliers comme
celui des chouans, serfs contre la révolution française. Le cas le plus
classique est celui des guérillas .espagnoles à partir de-1808, et qui
donnèrent son nom à cette méthode. Au début (voir ce que Marx a écrit dans
"la révolution espagnole") c'étaient "des groupes d'hommes
volontairement unis pour accomplir des actions-surprises contre les troupes
françaises et qui de dispersaient après chacune d'entre elles, chaque homme
retournant à son travail quotidien. Lorsqu'elles furent permanentes et
acceptèrent de se subordonner aux armées alliées Anglo-espagnoles, elles
mitigèrent leur aspect révolutionnaire. Les dites guérillas aujourd'hui, n'ont
rien à voir avec celle dont nous venons de parler. Comme à notre époque, il
n'existe nulle part la moindre possibilité de révolution démocratico-bourgeoise,
ni mène d'indépendance national les pseudo-guérillas deviennent l'armée si
elles trouvent les facilités logistiques indispensables, apparaissent face au
prolétariat, simplement et tragiquement comme un appareil guerrier conquérant lancé
sur lui et donc comme une force policière.
En cette qualité, et par leurs objectifs
nationaux et internationaux, les petits tyrans de la "guerre
populaire" n'ont que la seule perspective de servir de pions dans la lutte
réactionnaire entre blocs impérialistes. Les révolutionnaires ne peuvent sous
aucun prétexte, se prêter à ces lugubres magouilles. Ils savent que via Moscou
ou via Pékin, on fait le jeu de l'impérialisme américain, de la même façon que
via Washington, on fait le jeu de Moscou et de Pékin. Car la préoccupation
première des uns et des autres consiste à empêcher la révolution prolétarienne
de se dresser, condition clé pour qu'ils puissent se disputer entre eux la
domination économique et policière du monde.
Le bavardage anti-impérialiste devient
donc un acte pro-impérialiste en général, et la démagogie sur la guerre
révolutionnaire une guerre impérialiste locale.
Les guérillas comme celles qui se
formèrent en Espagne juste après la victoire de l'année franquiste méritent une
autre appréciation. Elles n'obéissaient pas à un projet perfide et elles
n'exhibaient aucune prétention de libération. Elles furent, tout simplement, le
produit de l'instinct de conservation. Ses membres ne pouvaient pas sauver leur
vie d'une autre façon. Et lorsque, la tuerie de 1939-45 finie, le stalinisme
essaya de les utiliser pour ses propres objectifs, selon le modèle de la
résistance, de la défense nationale, il fit tout ce qu'il put pour les
maintenir et les agrandir artificiellement, au lieu de sauver ses hommes. Il y
introduisit le venin de sa propre fausseté et aggrava la répression franquiste.
Ce fut un des épisodes les plus abominables du stalinisme espagnol, et il n'en
est pas avare
.
Enfin et indépendamment de toute
considération politique, les guérillas n'ont pas d'application durable dans les
conditions guerrières du monde. Encore plus quand il s'agit des
pseudo-guérillas manipulées par Moscou ou Pékin ou leurs partisans. La
révolution communiste est un processus d'apprentissage combatif et idéologique
des exploités, qui doit se faire obligatoirement sur les lieux de travail et en
relation directe avec la suppression du caractère capitaliste des moyens de
production, ce qui n'a rien à voir avec la nationalisation comme nous l'avons
vu antérieurement. Un des premiers apprentissages dans cette direction, c'est
que Moscou et Pékin représentent la face orientale de l'ennemi de classe, à
combattre avec autant d'acharnement que la face occidentale. Les mesures que
prendrait.-, une révolution communiste en Russie Au en Chine ne se
distingueraient en rien d'important, et disons le bien fort, en rien
d'économique, de celles qu' prendrait aux u.s.a. ou dans d'autres pays. Devant
cette tâche, les vœux d'une révolution purement politique en Russie et pays
frères, avec lesquels un trotskysme sans nerf et au crâne vide nous fait
bailler, sont un vain chuchotement réformiste.
15. SOCIALISME A VISAGE
HUMAIN : Acception truandée
Une des dernières nouveautés tapageuses
mise an circulation par la truanderie politique contemporaine. On ne peut pas
dire si elle provient d'une cervelle stalinienne ou de ses alliés
"progressistes" occidentaux. Peu importe. Il faut remarquer par
contre, qu'il s'agit d'une reconnaissance explicite de la nature bestiale des
régimes dits à tort socialistes. Elle était en pleine vogue pendant le court
laps de temps où Dubcek a exercé le pouvoir en .Tchécoslovaquie. Elle a des
partisans partout où le stalinisme domine, même en Russie et en Chine et elle
jouit presque de l'unanimité du stalinisme non-gouvernant. Pour l'un, c'est un
obstacle politique à mettre en branle face à une attaque du prolétariat, pour
l'autre c'est un excipient pour faire avaler sa drogue aux travailleurs qui se
méfient de lui, et surtout aux organisations bourgeoises qu'ils pensent
utiliser comme marche-pied avant de les absorber, car ils croient pouvoir
dominer la classe ouvrière, quoi qu'ils fassent et quoi qu'ils disent, par la
force de l'encadrement syndical et policier. Exemple : avec son masque humain,
Santiago Carillo a atteint la "hauteur" (Carillo dixit) d'un
"pacte pour la Liberté" avec les proches collaborateurs et
ex-ministres du plus grand assassin parmi lesquels Ruiz Sinenez n'est pas
le pis. Avec son vrai visage il aurait du se contenter de quelques charognes
déplumées.
On ne peut pas juger le stalinisme par
ce qu'il dit, mais par ce qu'il fait quand il est au pouvoir. Dans aucun pays
où il gouverne il y a la moindre liberté, ni pour les travailleurs, ni pour
personne. La grève est beaucoup plus difficile et entraine des conséquences
plus graves que sous Franco (récemment : Pologne). Même dans la Tchécoslovaquie
de Dubcek il n'y a pas eu un seul jour de liberté pour la classe ouvrière et
les révolutionnaires durent rester dans la clandestinité. Le
"Printemps" si célébré n'a pas permis l'éclosion de quoi que ce soit
de contraire au capitalisme existant. Mais les sociaux-démocrates qui ne
cherchaient qu'à servir l'Etat sans à avoir peur des répressions futures,
furent contenus. Et s'il y a des travailleurs et des révolutionnaires en
général qui prirent certaines libertés, pas un seul jour elles ne furent
légales. La liberté permise était pour renforcer la domination bancale du Parti;
Dubcek et les siens le répétèrent presque chaque jour. Loin de tout cela,
ce dont il s'agit pour la liberté révolutionnaire du prolétariat, de tous ceux
qui ne sont pas des réactionnaires staliniens ou classiques, c'est de détruire
ce Parti, son Etat, son capitalisme. Pour couper court à un mouvement qui
aurait pu aller jusque là, les divisions blindées russes envahirent la
Tchécoslovaquie.
SOCIALISME A VISAGE HUMAIN : Acception révolutionnaire
Inexistante. Non seulement il y a
redondance lorsqu'on dit socialisme à visage humain, ou encore socialisme
libertaire, mais cette redondance est une mystification dans la bouche de ceux
qui prétendent que le système de propriété des pays de l'Est est socialiste. Si
un jour l'un de ces pays décrétait et respectait les libertés appelées
"droits de l'homme", ça n'en serait pas moins un système capitaliste
démocratique basé, comme tous les autres, sur la liberté d'exploiter le travail
salarié. La propriété socialiste, au contraire, commence par la suppression de
cette liberté dont l'existence donne aux instruments de production leur nature
capitaliste, quelque soit l'étiquette dont se dote, le pouvoir. Tous les amis
du stalinisme attendent ce jour comme celui de leur propre rédemption,
certainement pas celle du joug de l'exploitation qu'ils ne subissent pas, mais
des trahisons, des crimes qu'ils ont commis avec lui ou qu'ils ont couverts. De
là leur extase devant le "socialisme à visage humain".
Il est exclus qu'un tel cas se présente.
La période historique que nous vivons et la nature étatique du capitalisme
oriental n'empêchent pas l'existence stable d'une démocratie capitaliste. Elle
pourrait par contre apparaître comme moment d'indécision entre le combat
révolutionnaire du prolétariat, qui se trouve sûrement en gestation, et la
contre-révolution gouvernante. Elle disparaîtrait pour laisser place à la
situation antérieure ou pour céder le pas à la révolution communiste. L'odieuse
caste dictatoriale ne l'ignore-pas ; c'est pourquoi elle laisse subsister en
son sein les tendances dites humaines, bien qu'en les écartant car demain,
lorsque les masses en rébellion les assiégeront, elles seront l'ultime recours
contre elles.
Le socialisme n'a pas à se justifier en
se disant à visage humain ou humaniste. Nous laissons cela aux gens placés dans
la hiérarchie qui sont dans la possibilité d'exercer sur les hommes, dans le
travail, dans la vie privée et politique, un pouvoir coactif plus ou moins
limité en droit ou discrétionnaire. Le socialisme , c'est beaucoup plus que cela;
c'est l'homme, débarrassé de toutes les entraves sociales et mentales imposées
par d'autres hommes, c'est la liberté à partir du premier souffle d'existence
pour l'égalité complète des possibilités, c'est l'impossibilité de devoir
vendre sa force de travail et de création pour vivre, c'est l'épanouissement de
chaque individu par sa participation dans le ou les travaux qu'il désire, c'est
la liberté et la démocratie devenues une exigence fonctionnelle de la
civilisation, c'est l'humanité en possession de ses facultés cachées et
aliénées. Telle l'énergie de l'astre diurne ou telle l'apparition de la vie sur
la Terre, il n'a pas besoin de se justifier et ne reconnaît aucun Dieu. Tout le
reste n'est que tromperie.
( Traduction: d'Alarma
n°14 -15-16 -17 ancienne série 1971)